Washington envisage de placer Cuba sur la liste des sponsors du terrorisme

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo

Cuba a critiqué les velléités des États-Unis visant à replacer l'ile sur la liste des pays soutenant le terrorisme. Cette passe d'armes intervient avant le 60e anniversaire, ce dimanche 3 janvier 2021, de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays après la révolution castriste.

Les relations diplomatiques entre Cuba et la États-Unis ont repris en décembre 2014 après plus de 50 ans de rupture. Le 20 juillet 2015, les ambassades des deux pays ont rouvert à La Havane et à Washington.

Juste avant l'investiture du président des USA

 

Cuba a critiqué mercredi 30 décembre 2020, les velléités des États-Unis visant à replacer l'île sur leur liste des pays soutenant le terrorisme. Le New York Times a rapporté cette information, suivi par la chaîne CNN, qui affirme que le secrétaire d'État Mike Pompeo devrait prendre cette mesure "dans les prochains jours", citant un responsable anonyme.

"Je dénonce les manoeuvres du secrétaire d'État Pompeo visant à inclure Cuba sur la liste des Etats soutenant le terrorisme pour plaire à la minorité anti-cubaine de Floride", a tweeté le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.

Cette passe d'arme intervient avant le 60e anniversaire, ce dimanche 3 janvier 2021, de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays après la révolution castriste.

Tensions diplomatiques

 

Les présidents Barack Obama et Raul Castro avaient opéré un rapprochement historique qui avait permis en 2015 le rétablissement des relations diplomatiques, et le retrait de la liste noire.

Mais après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017, son administration a durci l'embargo imposé à Cuba depuis 1962, invoquant les violations des droits humains à Cuba et le soutien de La Havane au gouvernement chaviste du Venezuela.

Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, a annoncé pendant la campagne qu'il procéderait rapidement à "l'élimination des restrictions de Trump sur les transferts d'argent et les voyages" qui nuisent aux Cubains et séparent les familles.

Si Mike Pompeo venait à replacer l'île sur la liste noire, M. Biden pourrait l'en retirer à nouveau, mais son ministère devrait alors entreprendre une analyse formelle afin de pouvoir déclarer que le pays n'a pas eu de liens terroristes au cours des six derniers mois.

Seuls trois pays y figurent encore après le retrait du Soudan le mois dernier: l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie.

Jean-Claude SAMYDE avec AFP