La journée mondiale contre la septicémie se décline depuis 2012, avec pour nom originel, le Word Sepsis Day. Le sepsis est un réel problème de santé publique qui s’illustre par un nombre d’hospitalisations qui a presque doublé ces dix dernières années. Dans les pays « avancés », la mortalité due au sepsis est équivalente à celle due à l’infarctus du myocarde indique le site journée mondiale.com.
"La septicémie est la forme la plus sévère de toute maladie infectieuse"
Malgré les avancées médicales (vaccins, antibiotiques et soins intensifs) les infections graves demeurent, il est important que les populations soient bien renseignées sur ce qu’induisent les cas de septicémie et comment ils surviennent.
Le professeur Hatem Kallel, médecin réanimateur, chef de service de réanimation et chef de pôle soins cliniques au Centre Hospitalier de Cayenne nous apporte des explications :
« La septicémie n’est pas une maladie en soi, c’est une situation qui survient à l’occasion d’une infection quelconque. La bactérie va passer dans le sang, causer un état inflammatoire qui va être très violent et attaquer le corps. La septicémie c’est la forme la plus sévère de toute maladie infectieuse. De façon générale, la septicémie, arrive suite à toute maladie infectieuse bactérienne. Les formes les plus fréquentes d’infections bactériennes que l’on rencontre dans le monde ou en Guyane sont l’infection urinaire et l’infection cutanée. Cela donne beaucoup de septicémies. »
Ces situations se rencontrent régulièrement en Guyane et précise le professeur : En cas d’infection ou de symptômes infectieux, il ne faut pas hésiter à aller le voir le médecin car plus vite on a recours à des antibiotiques dans certaines situations, plus vite on évite le passage dans l’état septicémique. Cela ne veut pas dire que les antibiotiques sont systématiques mais c’est au médecin de trancher.
12% des patients de réanimation relèvent de septicémie au service de réanimation
« A l’hôpital, la septicémie touche 12% des malades de réanimation. Ce sont quasiment les mêmes proportions que dans les autres services de réanimation en Europe ou dans le monde, mais globalement cela reste beaucoup. Mais nous arrivons à soigner, certains cas vont progresser vers la forme la plus sévère qui s’appelle le choc septique mais quand les antibiotiques sont utilisés au bon moment et que ce sont les bons cela se passe bien. »
Mais il y a un message à faire passer et à retenir :
« Ne pas consommer des antibiotiques de façon anarchique pour que les antibiotiques, au contact de la septicémie, soient immédiatement efficaces. Mais si l’on consomme des antibiotiques larga manu, en cas de septicémie on peut se retrouver dans le cas de germe résistant »
La séquence en quatre étapes des situations de septicémie décrite par le professeur Hatem Kallel :
« Mauvaise hygiène d’abord, par la suite vient l’infection puis la septicémie et en dernier, le choc septique qui tue dans 40% des cas. Si on travaille sur l’hygiène de façon générale, on évite l’infection. Si on consulte à temps et que l’on prend des antibiotiques à temps (sans en avoir consommé larga manu) cela permet une efficacité immédiate des antibiotiques et l’on évite le passage vers la septicémie. Quand c’est la septicémie, (l’expérience internationale et les différentes études l’ont démontré et en Guyane également) il faut des antibiotiques dans l’heure. Plus l’on tarde, plus il y a des chances de décès. »