L’ARS, l’Agence régionale de Santé met en oeuvre sur le territoire guyanais les 11 vaccinations obligatoires pour les jeunes enfants depuis le 1er janvier 2018. Une volonté de la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn qui soulève inquiétude et polémique.
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La Guyane, bonne élève
La Guyane est, selon l’ARS, l'Agence régionale de Santé, l’une des bonnes élèves de la France en la matière.
Pour preuve, l’Organisation mondiale de la Santé préconise une couverture maximale de la population de 95 % pour que celle-ci soit efficacement protégée contre les maladies infectieuses, la population vaccinée en Guyane est estimée à 85 %.
Faire encore mieux, c’est l’ambition affichée par les acteurs concernés (ARS, Caisse Générale de Sécurité Sociale, PMI, dispensaires, médecins de ville ).
Ils se veulent rassurants : aucune crainte, prônent-ils à l’endroit des parents, ces vaccins rendus nécessaires sont les mêmes que ceux déjà très fortement conseillés auparavant.
Trois d’entre eux étaient déjà obligatoires : la diphtérie depuis 1938, le tétanos depuis 1940 et la poliomyélite depuis 1964.
Le caractère obligatoire s’impose donc aujourd’hui aux vaccins de la coqueluche, du ROR (rougeole, oreillons, rubéole), de l’haemophilus influenzae de type B, de l’hépathite B, du pneumocoque et du méningocoque C.
Non pas 11 mais 13 vaccins obligatoires en Guyane
A noter qu’en Guyane s’ajoutent 2 vaccins obligatoires : la fièvre jaune et le BCG, contre la tuberculose, ce qui porte le compte à 13 vaccins indispensables.
La Guyane présenterait dix fois plus de risques de contracter la tuberculose qu’en France hexagonale et tout enfant né en Guyane ou venu dans le département doit être vacciné contre la fièvre jaune.
D’importants moyens seront nécessaires
Fini le temps où certains vaccins manquaient particulièrement dans les zones les plus reculées.
La Caisse Générale de Sécurité Sociale et l’ARS se sont engagées à financer la vaccination partout sur le territoire assurant ainsi au plus grand nombre à moyen terme un accès gratuit à la vaccination jusque dans les régions les plus reculées du territoire.
Par ailleurs, l’ARS dit envisager l’administration du BCG aux nouveaux nés avant la sortie de la maternité, la méningite tuberculeuse ayant des effets irréversibles quand elle ne tue pas.
La mise en œuvre d’un tel dispositif devra tenir compte de la charge de travail d’un personnel hospitalier déjà bien occupé dans une Guyane qui affiche selon l’ARS 7000 (sept mille) naissances par an, 4000 (quatre mille) pour la seule ville capitale, Cayenne.
Contrôle aux portes
Ces vaccins feront l’objet de vérifications à partir du 1er juin 2018, ils conditionneront l’entrée des jeunes enfants en collectivités : crèches, halte garderies, assistants maternels, écoles ou encore colonies de vacances.
Toutefois, différent si né avant ou après 2018
L’obligation vaccinale n'étant, en effet, pas rétroactive, dans une même crèche, le dispositif sera différent selon l'année de naissance des enfants.
La vérification portera sur trois vaccins pour les enfants nés avant le 1er janvier 2018 et sur onze vaccins pour les enfants nés à compter du 1er janvier 2018.