140 lannen di Atipa : une rencontre pour célébrer le premier roman en créole guyanais

Ernestine Bocage fait partie des intervenants
Ce vendredi 17 janvier à la Maison des cultures et des mémoires de Guyane, à 18h30, l’Association konvwè Alfred Parépou propose une rencontre autour d’Atipa. Au programme : des conférences, des lectures, de la musique et des quiz sur ce roman paru en 1885.

Valoriser le travail d’Alfred Parépou, l’auteur d’Atipa. Voilà une des missions principales de l’Akap, Association konvwè Alfred Parépou, créée récemment. Sa première action publique se déroule ce vendredi 17 janvier à la Maison des cultures et des mémoires de Guyane. Exactement 140 ans après la publication d’Atipa.

Plusieurs membres de l’association seront présents pour parler de l’œuvre, proposer des quiz, offrir des lectures. Cette nouvelle approche devrait permettre de toucher un public large, au-delà des initiés. Pour Ernestine Bocage, présidente de l'Akap, il s'agit d'un « nouveau concept d’une soirée littéraire autour d’un maillage science et culture. La culture étant prise dans son sens le plus large : chant, musique etc.»

Valoriser le travail d'Athénodore Météran, auteur d'Atipa

Autrice, diplômée universitaire en langues et cultures régionales, elle a consacré un essai à l’œuvre d’Alfred Parépou. Son ouvrage, Atipa, l’audace des matins, est né de son envie de redonner à Athénodore Météran, du vrai nom de l’auteur, « la place qui lui revient ». Ce point est important à préciser car la question de l’identité de l’auteur a, un temps, fait débat. L’autrice, en présentant son ouvrage, soulignait le côté novateur d’Atipa. D’une part parce qu’il est entièrement créole, d’autre part parce qu’il porte un regard sans complaisance sur la société guyanaise.

Le roman est sorti en 1885

Les aspirations de la société guyanaise

Lors de la conférence qui sera proposée au public, Boris Lama, docteur en histoire reviendra, lui,  sur le contexte historique dans lequel est paru l’ouvrage. « Ce qui a motivé l’auteur, c’est la société guyanaise de l’époque et les aspirations des élites dont Météran, lui-même faisait partie. » Pour Boris Lama, même 140 après sa parution, Atipa est encore actuel. « Il va dans la continuité des aspirations de la Guyane de cette époque pour son développement économique. La Guyane avait déjà l’image d’une belle endormie, avec beaucoup de richesses mais non exploitées. La question du désenclavement est aussi présente, même si à l’époque on ne parle pas de « communes isolées ».

Le désenclavement de la Guyane

Alfred Parépou place ses protagonistes sur le littoral. Les communes de l’intérieur étant surtout mentionnées parce que s’y trouvent les placers. « L’or apparaît beaucoup dans ce roman », souligne Boris Lama.

Les relations entre la Guyane et l’Hexagone sont aussi évoquées par Atipa. Encore un sujet actuel. « Cette question du préjugé de race, qu’on appellerait le racisme aujourd’hui, est aussi présente », indique Boris Lama.

Une lecture d'Atipa

Outre les présentations, le public pourra également apprécier des prestations plus artistiques ou des lectures. Jean-Maurice Montoute, membre de l’association et grand défenseur de la langue créole, proposera une lecture. « J’ai choisi un passage qui met en scène une rencontre entre Atipa et Wacapou. Ils parlent de l’évolution de la Guyane, de ce qui s’y passait et notamment de quartiers qui n’existent plus aujourd’hui. » Au sein de l’Akap, Jean-Maurice Montoute espère partager avec le maximum de personnes et faire découvrir ce livre qui est « une véritable mine d’or pour, entre autres, voir l’évolution de la langue créole guyanaise. »

  •  Rencontre
    17 janvier 1885- 17 janvier 2025 :140 lannen di Atipa ! Conférences, lectures, musique, quiz, avec : Ernestine Bocage, Boris Lama, Jocelyne Prothos, Ruud Daddy, Christelle Johnny, Grégory Alexander, Lydianne Bocage et Jean-Maurice Montoute. À 18h30, à la Maison des cultures et des mémoires de Guyane (Rémire-Montjoly)