René Maran est un des plus grands auteurs guyanais mais reste souvent méconnu du grand public. Ce fonctionnaire de l’administration coloniale a reçu en 1921 le prix Goncourt pour son roman Batouala. 100 plus tard, la Guyane lui rend hommage.
Civilisation, civilisation, orgueil des européens et leurs charniers d’innocents ….
Extrait du roman Batouala de l’auteur guyanais René Maran. Un jeune écrivain de 34 ans qui en 1921 reçoit le prix Goncourt pour cette œuvre Batouala. Un récit critique sur le racisme colonial. Cette exposition à la Maison des cultures et mémoires de Guyane rend hommage à l’écrivain.
C'est l'époque où existait le racisme scientifique. Les scientifiques estimaient que la race blanche est supérieure à la race noire. Les personnages comme René Maran ont eu à cœur de prouver le contraire et l'ont chérement payé.
Un homme traqué par l'administration
René Maran, fonctionnaire de l’administration coloniale verra en effet sa vie bouleversée après la parution de Batouala.
Il a eu le prix Goncourt en 1921, nous sommes dans le centenaire. Nous cherchons à mieux le faire connaitre. Il est le premier Noir à avoir un tel prix littéraire au moment où il était administrateur colonial. Cela a été très dur pour lui, il a du quitter son poste.
Une fusée de mots
Le concours de poésie "Le temps des poètes" avait choisi pour cette année 2021 de décerner un prix "Ecrire à la façon de René Maran". C’est cette jeune femme, Nitza Cavalier agée de 23 ans, étudiante en lettres à l’université de Guyane qui a remporté ce prix pour son poème "Une fusée de mots".
Pour moi au départ écrire à la façon de René Maran c'est écrire les mots qui nous traversent en fonction de notre environnement, de notre société. Du coup j'ai observé le monde, les afro-descendants...J'ai décidé d'écrire en conceptualisant son époque avec mon époque et essayer de voir ce qui a changé. J'ai évoqué notamment l'esclavage, qui existe toujours et qui porte le nom d'esclavage moderne.
Maran est considéré comme un précurseur du mouvement de la négritude. René Maran se voulait et revendiquait être avant tout un homme pareil aux autres.
►Retrouvez le reportage de Jocelyne Helgoualch :