Congrès : La collectivité unique en question

La réunion des deux assemblées à l'auditorium de Rémire-Montjoly
Une grande réunion pour ouvrir le débat sur la collectivité unique entre tous les élus de la Région et du Département, c’était le but du congrès qui s’est tenu hier matin à la mairie de Rémire-Montjoly.
En préambule "Juste des débats pas de vote de résolution, ce n’était pas le but" rappelle le président de la région Guyane, Rodolphe Alexandre, qui présidait ce congrès à l'initiative de sa collectivité. Il s’agissait surtout d’un point d’étape.

Une étape importante

La collectivité unique de Guyane : le congrès des élus ne l’avait officiellement abordé qu’une fois, c’était en mai 2011, un demi-échec, la collectivité régionale estimait à l’époque qu’il était trop tôt. C’est donc avec ce congrès le point de départ de la grande concertation voulue par les élus et en particulier les parlementaires. Et tout a été fait pour afficher un certain consensus, à commencer par le choix des sujets.
Tous les protagonistes semblent en effet d’accord sur la question financière et expriment leur inquiétude sur le besoin de ressources nouvelles pour la future collectivité. Autre sujet important, la réaffirmation de la méthode de travail pour préparer la mise en place de la collectivité issue de la fusion du département et de la région, avec les travaux d’une commission mixte qui soumet ses décisions aux deux assemblées, commission nourrie par une demi-douzaine de groupes de travail.

Des voix discordantes

Cependant en dépit du soin pris pour éviter les sujets qui fâchent, les voix discordantes n’ont pas manqué. Le sénateur maire Jean-Etienne Antoinette critiquant l’ordre du jour imprécis, nuisible à la richesse des débats.
Line Létard, conseillère régionale d’opposition dans une passe d’arme énergique avec Boris Chong-Sit vice-président du conseil régional, regrettait avec virulence que des questions essentielles comme celle de la gouvernance ne soient pas ouvertes au débat. Elle rappelait le choix par le législateur d’une gouvernance unique pour la collectivité de Guyane à l’inverse de la Martinique. Le choix également de la majorité du conseil régional au mépris de l’opposition et de l’avis du conseil général affirme l’élue qui pointe ainsi un manque de concertation.
Difficile de verrouiller les débats pendant un congrès, à plus forte raison lorsque la séance est médiatisée. Les travaux vont désormais se poursuivre en commission mais le train est en marche avec un rendez-vous pris pour le premier semestre 2013. Le président du conseil Général, Alain Tien-Liong, aura de nouveau la main pour convoquer le congrès. Mais cette fois, les questions plus délicates devraient bien être à l’ordre du jour, un an et demi après l’institution de la collectivité territoriale de Guyane par la loi organique, le chantier commence vraiment.