Reconnue comme une des plus grandes cantatrices de l’entre deux guerres en France, Germaine Lubin a néanmoins connu un destin dramatique. Fille de Samuel Lubin alias Edgard Nibul, pharmacien et musicien auteur-compositeur, elle passa sa petite enfance à Cayenne avant de rejoindre Paris.
Cette femme métisse issue d’un père guyanais et d’une mère française était dotée d’une physionomie avantageuse. Grande, blonde aux yeux bleus, elle correspondait tout à fait aux critères requis pour interpréter les grandes héroïnes wagnériennes.
Formée au piano dès l’âge de 6 ans par son père installé à Cayenne, elle va forger très tôt son goût pour le chant lyrique. Germaine a poursuivi ses études secondaires à Paris et a réussi brillamment au Conservatoire de Paris où elle obtint 3 premiers prix.
Sa carrière démarre très vite. D’abord ses proches, ses professeurs puis le public apprécie sa voix exceptionnelle de soprano lyrique au timbre très personnel. Le grand compositeur Gabriel Fauré charmé par sa voix et sa beauté en fera une de ses interprètes favorites.
Sollicitée par Albert Carré, le directeur de l’Opéra –Comique, elle y remporte son premier triomphe en interprétant les Contes d’Hoffman, d’Offenbach en 1912, elle a alors 23 ans. Sa maîtrise vocale va s’affirmer et atteindre son apogée à l’Opéra de Paris quand elle y chante le répertoire du compositeur allemand Richard Wagner en 1924. Elle continue à travailler sa voix et à se produire partout en France et sur la scène internationale. Germaine Lubin rencontre notamment un grand succès dans l’Allemagne nazie des années 30 avec le rôle de Sieglinde dans la Walkyrie de Richard Wagner. La presse l’encense et ses admirateurs se multiplient. Parmi eux le Führer en personne. Une rencontre qui fera basculer le destin de cette cantatrice d’exception.
A l’après guerre, accusée de collaboration avec le régime nazi, Germaine Lubin est condamnée à 5 ans de dégradation nationale. Elle fera aussi de la prison à Drancy et à Fresne .L'acharnement judiciaire dont elle est victime la déposséde de ses biens et porte atteinte à sa santé. A la fin de sa condamnation en 1949, malgré tout ses efforts, elle ne retrouve pas ses qualités vocales et ne peut plus se produire sur scène. Sa carrière de cantatrice est brisée.
Elle doit se résoudre à donner des cours de chants dans son appartement. Elle consacre le reste de sa vie à enseigner avec talent et dévouement. Elle meurt à l’âge de 89 ans et est inhumée à Tours dans l’anonymat le plus complet.
Elle connut un autre drame : le suicide de son fils Claude en 1953.
Adulée puis honnie, elle aurait peut-être trouvé une porte de sortie aux Etats-Unis mais on lui refusa la délivrance d’un passeport. Son destin d’après guerre aurait été peut-être différent.
Formée au piano dès l’âge de 6 ans par son père installé à Cayenne, elle va forger très tôt son goût pour le chant lyrique. Germaine a poursuivi ses études secondaires à Paris et a réussi brillamment au Conservatoire de Paris où elle obtint 3 premiers prix.
Une interprète d’exception au succès fulgurant
Sa carrière démarre très vite. D’abord ses proches, ses professeurs puis le public apprécie sa voix exceptionnelle de soprano lyrique au timbre très personnel. Le grand compositeur Gabriel Fauré charmé par sa voix et sa beauté en fera une de ses interprètes favorites. Sollicitée par Albert Carré, le directeur de l’Opéra –Comique, elle y remporte son premier triomphe en interprétant les Contes d’Hoffman, d’Offenbach en 1912, elle a alors 23 ans. Sa maîtrise vocale va s’affirmer et atteindre son apogée à l’Opéra de Paris quand elle y chante le répertoire du compositeur allemand Richard Wagner en 1924. Elle continue à travailler sa voix et à se produire partout en France et sur la scène internationale. Germaine Lubin rencontre notamment un grand succès dans l’Allemagne nazie des années 30 avec le rôle de Sieglinde dans la Walkyrie de Richard Wagner. La presse l’encense et ses admirateurs se multiplient. Parmi eux le Führer en personne. Une rencontre qui fera basculer le destin de cette cantatrice d’exception.
Les amitiés dangereuses et la déchéance
Loin des consciences politiques, absorbées par son art, Germaine Lubin ne dédaigne pas les compliments qui lui sont prodigués et continue de se produire dans un pays où la musique et Wagner sont tant appréciés. Elle y lie des amitiés avec les artistes comme avec des hauts dignitaires de l’armée. Pendant l’occupation elle se produit aux côtés de ces artistes allemands à l’Opéra de Paris. Elle profite de ses appuis pour éviter la déportation à des malheureux.A l’après guerre, accusée de collaboration avec le régime nazi, Germaine Lubin est condamnée à 5 ans de dégradation nationale. Elle fera aussi de la prison à Drancy et à Fresne .L'acharnement judiciaire dont elle est victime la déposséde de ses biens et porte atteinte à sa santé. A la fin de sa condamnation en 1949, malgré tout ses efforts, elle ne retrouve pas ses qualités vocales et ne peut plus se produire sur scène. Sa carrière de cantatrice est brisée.
Elle doit se résoudre à donner des cours de chants dans son appartement. Elle consacre le reste de sa vie à enseigner avec talent et dévouement. Elle meurt à l’âge de 89 ans et est inhumée à Tours dans l’anonymat le plus complet.
Une cantatrice envoutante
Germaine Lubin s’est mariée en 1913 au poète Paul Géraldy dont elle inspira l’ouvrage « Toi et moi ». De cette union naquit un fils prénommé Claude. Elle quitta son mari en 1926 pour Jacques Moreau, un des directeurs des éditions Larousse. Sa liaison passionnelle et orageuse avec cet homme marié de surcroît maladivement jaloux ne fut pas heureuse et l’isola de son entourage. Elle se réfugia dans la musique. On lui prêta d’autres amants parmi ses nombreux admirateurs.Elle connut un autre drame : le suicide de son fils Claude en 1953.
Adulée puis honnie, elle aurait peut-être trouvé une porte de sortie aux Etats-Unis mais on lui refusa la délivrance d’un passeport. Son destin d’après guerre aurait été peut-être différent.