Josy Mass, Yvan Rollus et Daniel Sinaï, artistes patrimoniaux

Dany Play en live sur TNT
Qui n'a pas fredonné un air de Josy Mass, Yvan Rollus ou de Daniel Sinaï. Leurs chansons appartiennent désormais au patrimoine musical de Guyane. Les portraits de ces trois artistes seront diffusés sur Guyane 1ère dans le cadre de la fête de la musique samedi soir à 20h00.
Faire mieux connaître l’histoire de la musique guyanaise, c’est un souhait du président de Région Rodolphe Alexandre depuis longtemps. Il a donc conclu un partenariat culturel général avec Guyane 1ère . La première action porte sur le volet musical et a abouti à la réalisation de ces trois documentaires de 26 minutes sur des artistes dont la fécondité créatrice et la popularité sont incontestables aux yeux de leur public.
 

« Oui pour toi »

Yvan Rollus avoue de sa voix douce : « être considéré comme un artiste patrimonial, je l’accepte et je le revendique car j’ai énormément pensé et écrit pour mon pays. D’ailleurs j’ai beaucoup aimé cette expérience de tournage. L’audiovisuel est un monde passionnant, si j’avais une meilleure santé j’aurai continué à y travailler ». L’auteur-compositeur a un rêve : « il serait peut-être temps qu’un succès planétaire sorte de chez nous. Cela n’est pas irréalisable avec tous les rythmes que nous avons ». Parmi ses multiples compositions, ses préférées sont : « Oui pour toi » écrite le 5 janvier 1958 : « une chanson toute banale jetée d’un trait, sans correction en écoutant un air latino joué chez le voisin. » et
« Guyane aimée », composée en 1979 alors qu’Yvan qui résidait à Paris songeait à revenir dans son pays. Un titre rendu célèbre par Dany Play et qui résonne pour certains comme un hymne à la Guyane.
 

« On est tous des immigrés »

« J’accepte cette reconnaissance comme un bonheur supplémentaire qui m’est donné » dit Josy Mass avec le sourire dans la voix. Et de se rappeler que ses parents voulaient qu’elle soit chanteuse lyrique. Elle a préféré devenir une chanteuse créole s’exprimant en créole. Ce qui à son époque confie t-elle était considéré comme grossier. Aujourd’hui  que le public se soit rallié à sa cause lui apporte le bonheur. Josy Mass vit depuis plus de 50 ans à Paris et s’y trouve bien mais à ses compatriotes, elle dit : « je me sens très guyanaise et j’appartiens à notre communauté où je me sens bien. J’en suis très fière ». Si elle ne veut pas distinguer une chanson en particulier dans son répertoire « car je ne chante que ce que j’aime et toutes me plaisent » elle veut tout de même mettre en lumière, un titre de 9’ écrit par Jean-Paul Tucky sur une musique de Yvan Rollus « On est tous des immigrés » qui figure sur son dernier album. « Il faut entendre, dit –elle, ce qu’un guyanais a écrit de plus sensationnel sur notre société et qui est d’une actualité brûlante aujourd’hui, un chef d’œuvre de réflexion ! ».

"Ma Guyane"

"Neg ka fend tchou neg" chante Dany Play, lui aujourd'hui reconnu par ses pairs. Alors, il avoue "oui cela arrive encore mais heureusement bien moins qu'avant. Je dois admettre que ce film sur mon histoire de mon vivant est une belle chose qu'il faut élargir à d'autres artistes guyanais;" La musique, une passion pour Daniel Sinaï, mais pas un gagne pain " je n'ai jamais pensé  gagner ma vie avec la chanson, je voulais surtout mettre en place une structure pour que nos artistes émergent. je ne m'imaginais pas loin de ma famille et de ma Guyane".
Le crooner fonde beaucoup d'espoirs sur les jeunes chanteurs qui émergent. Il apprécie Lova Jah ou encore Prince Koloni, selon lui la Guyane aura, un jour, d'excellents artistes internationaux. Dans son répertoire, une chanson occupe une place privilégiée "Ma Guyane" écrite en 1980 et qui est rattachée à des souvenirs heureux dont la signature d'un contrat avec Vogue. "je me suis appliqué à écrire ce texte, je voulais faire une belle chanson pour mon pays!".

La réalisatrice de cette série documentaire Véronique Chainon se déclare ravie de cette aventure qui l'a conduite à mieux connaître sa propre culture. Cette jeune femme élevée en banlieue parisienne n'a pas été bercée par "la musique de chez nous". Elle ne connaissait que  "Ma Guyane" de Dany Play. Elle a donc découvert ces trois artistes et a pris un grand plaisir  à faire leurs portraits.  Les films durent 26' mais chaque protagoniste aurait mérité une heure de plus avoue t-elle. Ce travail de transmission intergénérationnelle, elle aimerait bien le poursuivre car elle voudrait apporter sa pierre à la découverte du patrimoine culturel guyanais. 

Portraits d'artistes
La série des  trois portraits de 26' sera diffusée samedi soir sur Guyane 1ère à 20h00. Elle sera présentée dans l'après-midi au cinéma Agora en entrée libre pour le publict et en présence des artistes. Elle sera suivie de la signature de la convention pour un second tryptique consacré à :
Sylviane Cedia
Edmond Antoine Edouard
La famille Cabéria (Eudora, Eudomir, Maurice et Gaëtan)