Femmes guyanaises (6) : Georges Mery

Dans le cadre de la journée mondiale de la femme le 8 mars prochain, nous vous proposons 7 portraits de femmes guyanaises qui dans leur domaine ont été des pionnières. Premières à avoir assumé des fonctions ou des métiers nouveaux participant ainsi à la valorisation de la femme en Guyane.
George Habran-Mery, première inspectrice, guyanaise, de l'éducation nationale; première déléguée à la condition féminine et première inspectrice d'académie

Née à Cayenne en 1934, George Habran, est mère de 5 enfants. C’est à la maternelle Joséphine Horth, puis à l’Externat Saint-Joseph de Cayenne que George Habran effectue sa scolarité. Elle la poursuit à l’école communale des filles, effectue ses études secondaires au Lycée Félix Eboué où elle obtient les 2 parties du baccalauréat en Sciences expérimentales.

George Habran, une femme de caractère

Du caractère, un trait marquant de la personnalité de George Habran-Mery et qui lui est reconnu par tous.  Son parcours, qu’il soit professionnel ou extra professionnel, ne pouvait être que brillant et exemplaire.

Le choix d’une carrière dignement assumée

Ainsi, dès la classe de 3 ème, George passe et réussit le concours d’entrée à l’Ecole Normale. Elle est la première normalienne guyanaise à suivre la formation des futurs enseignants au centre régional domicilié en Martinique.
Au terme de ses études, George revient en Guyane et exerce la profession d’institutrice. Puis, elle entame des études universitaires, devient Professeur d’Enseignement Général de Collège (PEGC) en lettres et histoire. Elle exerce en Guadeloupe. Elle passe la licence puis le concours d’Inspectrice. En 1974, elle est nommée en Guyane, Inspectrice des Ecoles maternelles et de l’Enfance Inadaptée en Guyane. George Habran-Mery (du nom de son ex époux) devient ainsi la première inspectrice, guyanaise, de l’Education Nationale.

Une Guyanaise au service de son pays

Pour cela,  George HABRAN-MERY ne calque pas  la démarche et les outils  acquis au cours de sa formation en France, elle conduit une réflexion autour des problèmes spécifiques à la Guyane. 
Les problèmes sont nombreux et urgents. La nouvelle Inspectrice en fait état : un taux d’échec scolaire élevé. Il y a peu de classes préélémentaires. Le problème de la formation des enseignants est posé avec acuité. L’augmentation de la demande de scolarisation et les besoins en structures scolaires dans l’ouest notamment et sur les fleuves sont incessants. Seuls, deux inspecteurs sont sur le terrain. La tâche est très lourde.
 Un partenariat s’instaure avec :
Les mairies : la relance des constructions scolaires est faite ; la cantine sert des repas gratuits aux enfants nécessiteux. 
Les chefs coutumiers Amérindiens et Bushinengés qu’il faut convaincre de la nécessité d’ouvrir des écoles dans les villages.
Le chef de l’armée à Saint-Jean où dans la caserne, des classes ont été ouvertes.
La Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale (DDASS) : des consultations, dépistages, appareillages se font avec des médecins. Les établissements spécialisés se structurent, la formation d’éducateurs spécialisés s’intensifie.
 

Nouveau départ vers d’autres contrées

En 1983, George Habran-Mery quitte la Guyane pour la Polynésie. Elle a pour mission de mettre en place la politique de l’enseignement dans les archipels français du Pacifique sud. Conseillère Technique du responsable de l’Education, puis du Ministre de l’Education, elle est parallèlement chargée d’une petite circonscription (l’île de Tahiti et celle de Moorea).
Son retour en Guyane en 1989, est suivi d’un nouveau départ en Guadeloupe en tant qu’Inspectrice de l’Education Nationale de 1990 à 1994.
Nouvelle affectation en Guyane en 1994, elle occupe la fonction de Directrice de l’Institut de Formation de Maîtres de Guyane. En 1997, elle est nommée au Cabinet du Recteur, chargée de la Communication et des Relations Internationales. En 1998, elle assume  une double fonction : celle d’Inspectrice Pédagogique Régionale (IPR) et d’Inspectrice d’Académie (IA). Elle termine sa carrière en 1999 et depuis Georges Habran-Mery jouit d’une retraite fort active.
 

Un esprit de service

Ses compétences  ont été reconnues puisqu’elle a assumé de nombreuses  fonctions .En voici quelques unes :
-         Déléguée à la condition féminine de 1996 à1981 ;
-         Présidente d’un parti politique L’UDF - Guyane
-         Présidente du Conseil Régional des  Clubs UNESCO de Guyane, et aussi Déléguée régionale de la Fédération Française des Clubs  UNESCO pour le continent américain.
-         Vice-Présidente de l’ADAPEI-Guyane (Association Départementale des Amis et Parents des Enfants Inadaptés) et membre de la FEGAPEI, Fédération au niveau national, pour les handicapés         
Avec le Docteur en chirurgie dentaire,  Raymonde HENRIOT, elles créent le 1er Club Soroptimist de Guyane.
Ainsi, George HABRAN-MERY, la première Normalienne ; la première Inspectrice guyanaise, de l’Education Nationale ; la première Inspectrice d’Académie guyanaise ; la première Déléguée à la condition féminine  a ouvert la voie vers ces fonctions d’encadrement et de responsabilité à de nombreuses guyanaises et de nombreux guyanais. 

Aline Belfort, auteure guyanaise
Présidente de l’Observatoire Régional du Carnaval de Guyane et membre du club Soroptimist de Cayenne, l'auteure Aline Belfort  a écrit trois ouvrages sur le carnaval : Le bal paré-masqué : Un aspect du carnaval de la Guyane française  paru en 2000; Carnaval et dérision dans la vie socioculturelle guyanaise : une forme  d’expression pour les chansonniers Sully IQUI et Léon MONGAYARD  paru en 2012; Du toulou au tololo : le bal paré-masqué, son évolution édité en 2014.
L'univers de la tradition guyanaise l'a également inspirée et elle en parle dans deux autres ouvrages : En collaboration : Kont di Lagwiyàn ; Sigré bounyon wara ; 1987 et Le léròl de mon enfance (récit) ; 2001.
Elle partage son temps entre la la Guyane et la Martinique où elle s'applique à mieux faire connaître sa région au travers, d'articles, conférences et émissions de radio.
Cette passionnée de la culture guyanaise titulaire d'un DESS, diplômée en langue et culture régionale a été enseignante auprès d'enfants et adolescents en situation de handicap.
Aujourd'hui à la retraite elle s'adonne entièrement à sa passion : l'écriture.