Les françaises votent depuis 70 ans

Olympe de Gourge, une pionnière

Olympe de Gourges est une bourgeoise lettrée et militante du 18 ième siècle. Dès 1778 elle s'entoure de philosophes, scientifiques, écrivains et journalistes. Dans les pièces de théâtre qu'elle écrit, elle témoigne d'un humanisme et d'un combat pour l'égalité des hommes et des femmes , pour les droits des déshérités et pour l'abolition de l'esclavage. Sa déclaration des droits de femme et de la citoyenne marque un tournant décisif. Elle y inscrit la femme, jusqu’alors oubliée dans le devenir de la citoyenneté, avec notamment l'accès aux urnes et aux tribunes. Son texte préfigure la pensée féministe moderne mais obtient peu d'échos dans les débats de l'époque en 1791.

Les femmes : des "citoyens passifs"

A la révolution les femmes sont considérées comme des citoyens passifs et malgré l'appel de Condorcet, elles sont exclues du droit de vote. L'exclusion est maintenue par la constitution de 1791. Le code civil de 1804 leur donne des droits civils mais leur refuse la citoyenneté politique. A cette époque, les devoirs de mère et d'épouse sont incompatibles avec l'exercice du droit de vote. Il faut dire aussi que dans le contexte hostile entre partisans d'une république laïque et l'église catholique, les femmes sont jugées sous influence cléricale et immatures politiquement.

les femmes devront attendre la moitié du 20ème siècle pour voter

1849, Jeanne Deroin fait acte de candidature aux élections législatives du 13 mai, sa campagne est tournée en dérision par la presse. Une vingtaine de femmes diffusent en 1868, avec l'appui du journal "l'Opinion Nationale", un manifeste réclamant le droit de vote pour les femmes. l'année d'après aux Etats Unis ce droit est instauré dans le Wyoming. En France, la fronde est de plus en plus grande et les suffragettes commencent à faire parler d'elles. En 1914, elles organisent à Paris une grande manifestation qui ne réunit que 6000 personnes. Il faut attendre la seconde guerre mondiale pour que les lignes bougent.
L'amendement Fernand Grenier qui instaure le vote des femmes est adopté par 51 voix contre 16 à l'Assemblée Consultative installée à Alger. 
Le 21 octobre 1945, lors du premier vote des femmes dans un scrutin national, 33 femmes sont élues membres de l'Assemblée Nationale Constituante

Le reportage de Laurence Tian Sio Po