Un an et demi après avoir pris ses quartiers sur la place Monnerville, à Kourou, le Grand théâtre itinérant de Guyane (Grand Tig) a inauguré son centre dramatique. « C’est un espace où nous proposons des ateliers, indique Odile Pedro-Leal, directrice artistique du Grand Tig. Nous avons fait des travaux pour transformer cette salle en théâtre. » Pour l’association, cet espace a des objectifs multiples. « Nous souhaitons répertorier tous les auteurs dramatiques guyanais et permettre qu’on puisse retrouver ici toutes les pièces écrites par nos auteurs. Nous aimerions aussi stimuler l’écriture guyanaise à travers des résidences et être un lieu de création ouvert à d’autres associations et d’autres arts, comme la musique ou la danse. »
Une salle de 50 places
Bien située sur la place Monnerville, la salle a été décorée en extérieur par l’artiste Ti’Iwan Couchilli. D’une capacité d’accueil de 50 places assises, elle offre un espace scénique de 5 mètres sur 6.
Conventionné avec la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), le Centre dramatique a bénéficié pour le financement des travaux, de son aide, ainsi que de celles de la mairie et de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG).
Le nom d’Elie Stephenson, comme une évidence
Lundi, pour l’inauguration, chacune de ses entités était représentée. Très attentif aux discours prononcés par François Ringuet, maire de Kourou et Emmanuel Prince, élu délégué à la culture à la CTG, se tenait l’invité de marque de la soirée : Elie Stephenson, accompagné de son épouse, Nora. Pour Odile Pedro-Leal, choisir son nom pour ce centre était une évidence. « Elie Stephenson est le seul dramaturge de Guyane à avoir écrit plus d’une douzaine de pièces en plus de ses autres écrits. »
J’ai le cœur rempli d’émotion
Elie Stephenson
Ouverte par une prestation du groupe Hoï Tanga qui réunit des femmes saramaka de Kourou, la soirée s’est poursuivie avec diverses prestations dont celles, entre autres, de Roger Vaïti ou du Duo Amazone, composé de la flûtiste Michaëlle Ngo Yamb Ngan et du guitariste Fabrice Pierrat. Ces derniers ont interprété Laro Camopi, composé par Maurice N’Guyen Van Ky et écrit par Elie Stephenson en 1973. « Je suis sans voix et j’ai le cœur rempli d’émotion » a indiqué Elie Stephenson.
Pour Emmanuel Prince, élu de la CTG, la localisation de la salle est un atout. « C’est ce genre de micro-projet, dans les quartiers, qui permettent de concilier culture et cohésion sociale. Cela permet aux uns et aux autres de se côtoyer à travers différentes actions culturelles comme le théâtre ou la danse. »
Si le public, présent en nombre, appréciait l’arrivée de ce nouveau lieu de culture dans la ville spatiale, des remarques sur la (petite) taille de la salle ont été formulées.