Interview exclusive de David Granger, le nouveau Président du Guyana

David Granger Président de la République Coopérative du Guyana
Le Président de la République Coopérative du Guyana, David Granger, a accordé un entretien exclusif à Guyane Première. Le nouveau Chef de l’exécutif de l’ancienne Colonie Britannique (indépendante depuis le 26 mai 1966)  a passé en revue ses axes politiques prioritaires.

La fin de la corruption, la lutte contre la pauvreté, l’éducation des jeunes et le renforcement de la coopération régionale tels sont les premiers sujets auxquels le président Granger va s'atteler. Avec la Guyane, il veut d’abord concrétiser l’installation d’un consulat à Cayenne.

Un consulat à Cayenne

La nouvelle administration est très déterminée par l'ouverture d'un Consulat diplomatique en Guyane française. « Je veillerai personnellement à ce que il y ait un consulat à Cayenne pour mieux répondre aux besoins et aux intérêts des Guyaniens qui vivent en Guyane Française ».
Le N°1 Guyanien a par ailleurs confirmé qu’il savait parfaitement que de nombreux ressortissants Guyaniens vivent à Cayenne, à Kourou ou à Saint-Laurent-du-Maroni et qu’une telle installation permettrait de répondre à leurs besoins, et d'aider à la construction de liens plus étroits entre les deux nations. David Granger rappelle que beaucoup de ses compatriotes ont quitté le Guyana dans les années 1980 et 90 « pour des raisons essentiellement économiques ».  Le Brigadier David A. Granger se dit  optimiste pour l’avenir car son pays commence à s’améliorer économiquement.

Un come-back des Guyaniens de Guyane au pays ?

« Je pense qu'ils aiment leur patrie et je suis confiant qu'ils vont s’organiser pour revenir au Pays. Ce que nous leur proposons ainsi qu'à leurs enfants, va les conduire à avoir une autre image de leur pays natal. Je n’en doute pas. Je pense aussi que le phénomène de migration va se réduire, la diaspora va revenir à la maison, car ils aiment leur pays ».
À la question savez-vous que des Guyaniens installés en Guyane ne donnent pas une bonne image de votre pays, David Granger répond sans langue de bois : «  Je sais que de nombreux de mes compatriotes qui vivent en Guyane ont une très mauvaise réputation, mais je sais aussi que beaucoup de ceux qui ont migré vers votre territoire sont des travailleurs, des citoyens respectueux des lois ». « Vous constaterez que les bonnes personnes sont plus nombreuses que les mauvaises. Nous sommes conscients que de nombreux fugitifs de la justice et de nombreuses personnes de mauvaises conditions économiques vont vers des pays voisins pour chercher une vie meilleure. Certains d'entre eux pourraient être des criminels, et nous espérons que lorsque nous établirons ce consulat, nous serons en mesure d'assurer que les personnes qui sont identifiés comme des criminels par les autorités de Cayenne, là nous serons en mesure de les extrader pour purger leurs peines ".

"Nous ne sommes pas un Etat criminel"

David Granger a conclu cet entretien en précisant qu'il n'a pas l'intention, ni non plus son gouvernement d'exporter la criminalité, mais plutôt offrir une protection aux citoyens respectueux des lois. «Je suis très confiant que dans le long terme, les habitants de la Guyane Française regardent autrement les Guyaniens qui cherchent un emploi dans chez eux. Nous avons des problèmes économiques, certains pensent améliorer leur situation sociale chez vous, mais sachez que nous nous ne sommes pas un Etat criminel, nus ne sommes pas un Etat voyou ".
Le leader du Guyana se dit favorable à la candidature de la Guyane française pour qu’elle devienne un membre de la CARICOM, bien que la Communauté des Caraïbes a été lancée initialement avec les pays anglophones, Haïti et le Suriname qui ne sont pas anglophones sont maintenant membres. Alors pourquoi pas la Guyane.
 

David Arthur Granger
David Arthur Granger, est né à Georgetown le 15 juillet 1945, il est président de la République coopérative du Guyana depuis le 16 mai 2015. Marié à Sandre Granger, il est père de deux enfants.
Militaire de carrière(1965/1992) il a suivi notamment des formations d'entraînement au Nigéria, au Brésil et au Royaume Uni.
Retiré de l'armée, il dirige un journal, publie plusieurs livres et s'engage dans la vie politique. Il était le leader de l'opposition à l'assemblée nationale du Guyana depuis 2012.
Il accède à la présidence le 16 mai 2015 et succède à Donald Ramotar.