Ce matin la prison de Rémire-Montjoly a été le théâtre d'une mutinerie. Un événement rarissime qui a été vite maîtrisé alors que dans le même temps le mouvement de blocage entamé la semaine dernière par les surveillants pénitentiaires prenait fin.
Nikerson Perdius/ Laurent Marot •
Pendant plus de deux heures, 74 détenus du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly ont mené une mutinerie ce mardi matin, au centre de détention 2. Les détenus sont sortis dans une partie commune et n’ont pas voulus réintégrer leurs cellules. Selon la gendarmerie, de nombreuses dégradations de matériel ont eu lieu dans des bureaux, des portes ont été arrachées et un début d’incendie a été constaté.
Les éléments déclencheurs : le rationnement et l'inactivité des prisonniers
A l’origine du conflit, la non-livraison des produits commandés dans le cadre de la « cantine », des denrées alimentaires pour l’essentiel. Selon des sources syndicales et pénitentiaires, cette livraison hebdomadaire a été bloquée par un barrage filtrant érigé depuis jeudi à l’entrée de la route d’accès à la prison, dans le cadre d’un mouvement de protestation mené par les agents à l’appel de Force Ouvrière Pénitentiaire. FO dément le blocage de ces livraisons. Les mutins dénonçaient également le manque d’activités et de travail, très rare au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly.
Pas d'affrontement entre les gendarmes et les détenus
Une trentaine de gendarmes mobiles est entrée dans la prison pour ramener le calme, mais il n’y a pas eu d’affrontement. Le directeur de cabinet du préfet, le procureur de la république et le directeur de la prison se sont entretenus avec une délégation de quatre détenus. Vers midi, la mutinerie s’est achevée dans le calme, les détenus réintégrant leurs cellules sous la houlette des surveillants.
Fin du barrage érigé par le personnel du centre pénitentiaire
De son côté, Force Ouvrière a levé le barrage filtrant, mettant fin à un conflit de cinq jours, motivé par la dégradation des conditions de travail et l’inquiétude des agents sur les risques de contamination à la tuberculose, suite à la maladie d’un détenu identifiée en janvier plusieurs semaines après son placement en détention. FO a obtenu notamment l’ouverture prochaine d’une enquête médicale sur ce dossier.