Savia Turiaf, infirmière dans un service de réanimation

Savia Turiaf, infirmière
Enjouée et pétillante, Savia Turiaf, 26 ans, infirmière, travaille au centre hospitalier Delafontaine à Saint-Denis. Affectée au service de réanimation, il lui a fallu apprendre très vite des gestes de haute technicité. Elle nous fait partager sa jeune expérience.
En 2007, son baccalauréat en poche, Savia Turiaf quitte sa Guyane natale et sa mère pour faire des études d'infirmière dans l'hexagone. Elle effectue une année préparatoire à Dieppe en Normandie. Elle intègre, ensuite, l'école d'infirmières de Paris pour un cursus de 3 ans d'études qu'elle accompli sans difficultés, même si loin de sa famille, elle a parfois le blues.
Elle finance sa dernière d'étude grâce à un contrat d'apprentissage avec la Ville de Paris. En échange, elle donne quelques heures en qualité d'aide soignante, souvent le week-end.

Le service de réanimation : un univers particulier

Munie de son diplôme, elle obtient un premier emploi d'infirmière de la Ville de Paris dans une maison de retraite. Elle est déjà familiarisée, à ce milieu, y ayant travaillé comme aide soignante. A la fin de son contrat, elle préfère postuler dans plusieurs hôpitaux pour renforcer son expérience. Elle intègre l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis comme stagiaire en 2013. Elle est titulaire depuis mai 2014 au service de réanimation polyvalente.
C'est autre rythme de vie qui commence pour la jeune guyanaise. L'intégration à l'équipe a été très sélective.

"Au début , je me disais que jamais j'y arriverais. Je vais m'en aller, je ne vais pas réussir. Les bip bip permanents m'effrayaient. Il y avait tant de choses à apprendre notamment le fonctionnement des machines. J'ai suivi deux mois de formation et cela a été finalement!".

dans ce service, Savia alterne les longues journées ou nuits de 12h00 avec parfois, des séquences de travail intenses selon les malades. Heureusement l'équipe est soudée. Depuis, elle a pris le rythme. 
Elle a été marquée par une période où les décès se sont enchaînés. Cette confrontation régulière avec la mort est une composante de sa vie professionnelle qu'elle a aussi du intégrer. Elle s'interroge sur ce métier où les responsabilités sont de plus en plus lourdes sans que la reconnaissance salariale suive. La rémunération est de 1600€  pour une infirmière débutante à laquelle s'ajoute une prime annuelle.

Savia se consacre à sa profession. Durant ses jours de repos, elle essaie de se libérer l'esprit. Elle pratique le yoga, lit et sort avec ses amies. Elle se documente beaucoup sur la sophrologie. Une méthode de développement personnel qu'elle aimerait apprendre. Devenir infirmière libérale ou travailler dans un service d'hospitalisation à domicile pourrait l'intéresser.
Au fond, son premier souhait pour l'instant, serait de retourner en Guyane, auprès de sa famille. Elle a fait une demande de mutation à l'hôpital de Cayenne, elle espère qu'elle finira par aboutir.