Les élus de Guyane se voient difficilement accueillir des réfugiés syriens

Marie-Laure Phinera-Horth, maire de Cayenne
La France s'est engagée à accueillir 24 000 migrants venus de Syrie dans les prochains mois. En Guyane où déjà 56 demandeurs d'asile venus de Syrie et d'Irak sont recensés, les élus s'interrogent. Pour certains, il n'est pas possible, dans la situation actuelle, d'envisager l'accueil de réfugiés.
Pour les maires  de Cayenne et de Matoury, il ne parait pas envisageable d'accueillir des réfugiés dans leurs communes. Marie-Laure Phinéra-Horth, maire de Cayenne, rappelle la petitesse du territoire cayennais (24 000km2) actuellement en pleine reconstruction urbaine pour répondre aux besoins des habitants. La priorité est d'abord de s'occuper de la population endogène qui souffre.
Gabriel Serville tient le même discours à Matoury. Il faut prioritairement apporter des réponses aux problématiques qui existent déjà avant de s'intéresser aux migrants syriens.
Pour la députée Chantal Berthelot, la solidarité doit jouer mais en rappelant fermement à l'Etat que, Cayenne, notamment a besoin d'un accompagnement financier. Sarah Albukerque-Léonço, secrétaire générale de Walwari affirme, quant à elle, que la Guyane est par définition une terre d'accueil, il faut donc continuer à vivre ensemble.
Le président d'Objectif Guyane, Fabien Covis parle d'irresponsabilité de l'Etat dans ce domaine.

Le reportage de Thierry Merlin et Abel Parnasse

La réaction des habitants interrogés est aussi très mitigée. Il y a, selon eux, beaucoup de difficultés en Guyane, concernant le logement, le travail mais surtout une immigration permanente qui est loin d'être gérée comme il faudrait. Il paraît difficile dans ces conditions de pouvoir accueillir d'autres migrants.

Le reportage de Thierry Merlin et Abel Parnasse