Mjie beach volleyeuse : le sport comme moteur de vie

Mjie, beach-volleyeuse
Calme et déterminée, Mjie, de son vrai nom Marie-Josée Dijoux, ne conçoit pas sa vie sans sport. Joueuse de beach-volley, elle a connu la grande aventure de la Continental Cup au mois d'août au Paraguay pour les qualifications aux jeux olympiques de Rio de Janeiro. Elle rêve, depuis, de haut niveau.
Fine, longue, elle mesure 1m75, Mjie parle doucement avec une légère lueur de mélancolie dans son regard mordoré. Depuis toute petite, elle fait du sport. Elle tient cela de son père, un ancien légionnaire, moniteur de sport.
Elle a commencé par le football dès l'âge de 6 ans. A 11 ans, elle se met au hand ball qu'elle pratique jusqu'à ses 17 ans au club du Geldar à Kourou. Elle retourne alors au foot au club ASEKA. A 19 ans, elle décide de faire du volley ball toujours au Geldar. Elle excelle. Entre temps, elle a obtenu son bac STG  et s'est inscrite à l'université à Cayenne en licence de Sciences Humaines et Sociales. Deux ans après, elle part à Toulouse pour entamer un Staps (Sciences et techniques des activités techniques et sportives). Malheureusement, cette année là, l'effectif des étudiants est réduit. Lors du tirage au sort organisé, elle connaît la déception de sa vie, son nom n'est pas tiré. Elle tente alors, des concours à l'Armée et à la Gendarmerie, sans réussir. Elle souhaite, toutefois, intégrer la réserve de la gendarmerie. 
Aujourd'hui, elle a 23 ans, est revenue en Guyane et le mois prochain, elle commence un nouvel emploi à Kourou. Elle va faire des économies pour se payer des stages sportifs à l'étranger : son rêve jouer un jour au beach à Copacabana.

L'aventure du beach volley au Paraguay

Au mois de juin 2015 en décidant de faire du beach volley, Mjie ne sait pas qu'elle ira jouer au Paraguay dans le cadre des épreuves qualificatives de la Continental Cup de beach volley pour les JO de Rio. La Guyane participe à cette coupe qualificative qui concerne tous les pays du territoire sud américain.
Mjie, s'intègre rapidement au groupe, elle est une des meilleures joueuses. Une des filles se blesse avant le départ, elle la remplace au pied levé et s'envole le 12 août pour l'aventure paraguayenne.
Ce voyage l'a marquée. L'expérience paraguyenne lui a permis de mesurer les efforts à accomplir pour atteindre le haut niveau. " En partant nous n'avions pas d'illusions sur notre niveau. Pourtant, nous n'avons pas été ridicules. Le coach du Paraguay nous a donné des conseils en nous disant, sans négliger la technique, de privilégier les entraînements physiques. En Guyane, nous disposons de peu de moyens. Nous nous entraînons sur les plages et à chaque fois, il faut monter et démonter nos installations. Mais nous avons une bonne cohésion de groupe. C'est d'ailleurs pour cela que je préfère les sports collectifs, j'aime l'esprit d'entraide qu'il faut développer pour gagner."
Mjie s'entraîne 3 fois par semaine, le week-end, elle joue ses matchs. Dès qu'elle peut, quand elle est à Kourou, elle reprend le football au poste d'ailière droite offensive. 
Quand elle ne tape pas dans un ballon, Mjie qui est plutôt solitaire s'adonne à la lecture et rêve de voyages. Un temps, comme beaucoup de jeunes, elle s'est amusée avec des amis mais maintenant, elle n'a plus trop envie des atmosphères de boites de nuit. Elle préfère privilégier le sport.
Orpheline de mère depuis l'âge de 10 ans, la jeune femme aime passer du temps en famille. Franco brésilienne et bilingue, elle sait qu'un jour elle réalisera son rêve : jouer au Brésil.

Le reportage de Frédéric Larzabal
 

Interview du président de la commission régionale de beach volley Marc-Olivier Anatole