Une filière d’immigration clandestine de grande ampleur démantelée entre le Brésil et la Guyane

Mardi 24 novembre, huit personnes ont été arrêtées à Macouria, Matoury, Cayenne et Kourou.Trois d’entre elles sont soupçonnées d’avoir organisé une filière qui a fait entrer des milliers de clandestins en Guyane, pendant au moins deux ans.

La route des clandestins, acheminés en Guyane depuis le Brésil, puis vers les sites aurifères clandestins 
 

Tout a commencé en 2014, un gendarme de la brigade de Macouria observe des trafics dans un village clandestin en face du quartier de Soula. Après un an d’enquête, qui a mobilisé trois gendarmes à plein temps, et plus de six mois d’écoutes téléphoniques, les autorités ont établi l’existence d’une filière d’immigration clandestine de grande ampleur. Le mardi 24 novembre, huit ressortissants brésiliens sont arrêtés à Macouria, Matoury, Cayenne et Kourou.
 

Une organisation qui serait en place depuis 2010

Cette filière a opéré, au moins, depuis début 2014, mais les enquêteurs soupçonnent que cela a commencé en 2010. Selon Eric Vaillant, procureur de la république à Cayenne, cette filière a acheminé environ trois mille migrants en Guyane chaque année (sur 2014 et 2015). Au vu des éléments de l’enquête, 75 % de ces migrants étaient brésiliens et 25 % haïtiens.
 Les migrants étaient transportés en Guyane à partir d’Oiapoque au Brésil, par la route (environ 20% d'entre eux), mais surtout par le fleuve (80%), puis par la mer. Le voyage en pirogue était facturé 150 euros par migrant clandestin et 300 euros par la route.
Le procureur a demandé le placement en détention provisoire des trois organisateurs présumés de cette filière. Ils sont en situation régulière et vivent depuis plusieurs années en Guyane.
Les enquêteurs ont également interrogé de nombreux migrants clandestins. Selon le parquet, les pirogues étaient chargées de 15 à 25 migrants, avec deux à trois départs par semaine depuis Oiapoque. Sur les huit personnes arrêtées, trois sont des organisateurs présumés, et les cinq autres sont soupçonnées de participer au transport et à la logistique de la filière.
Trois autres organisateurs présumés ont été identifiés à Oiapoque. Selon le parquet, des mandats d’arrêts internationaux doivent être délivrés à leur encontre.