Biopiraterie en Guyane

Le quassia amara foliage
L’Institut de recherche et de développement a tenté de déposer un brevet pour s’approprier les vertus anti paludéennes du couachi, plante commune des jardins créoles. La fondation Danielle Mitterrand France Libertés dénonce ce manque d’éthique et s’oppose au brevet.
 La fondation France Libertés défend la pharmacopée traditionnelle guyanaise. Elle dénonce un dépôt de brevet sur la propriété d’une molécule active issue du Couachi, appelé Quassia Amara par les scientifiques. Dans les années 2000, des chercheurs de l’IRD (Institut de recherche et de développement) ont extrait une molécule de cette plante utilisée dans la médecine traditionnelle par les amérindiens Palikurs pour le traitement du paludisme.
Alors que ce savoir a été transmis aux chercheurs par des autochtones, l’IRD s’attribue le brevet pour lui seul.

 
Un monopole d'exploitation pour 20 ans

Les conséquences sont injustes. Dans la mesure où le brevet est délivré, l’IRD aurait le monopole de l’exploitation de la molécule extraite du Quassia Amara pendant au moins 20 ans. L’IRD pourrait interdire à quiconque d’utiliser un remède contre le paludisme à base de cette molécule. Les Palikurs seraient ainsi privés de leurs remèdes ancestraux.
Ce cas pose la question de l’accès aux ressources génétiques et du partage des avantages. Plusieurs institutions cherchent à protéger la biodiversité guyanaise, source d’innovation. Guyane Développement Innovation (GDI) et le CNRS, en partenariat avec l’Institut Pasteur et l’Université de Guyane, travaillent actuellement sur un projet de brevet concernant des molécules issues de plantes guyanaises et ceci dans le respect des règles élémentaires prévues par l’APA.
 
D’ici le mois de mars l’IRD devra répondre à l’Office Européen des Brevets. Si l’OEB donne raison à France Libertés, il reviendra à l’IRD de déterminer comment partager les bénéfices liés à la découverte de cette molécule.