Le patrimoine guyanais se monnaye sur internet

Depuis plusieurs mois des briques de l'administration pénitentiaire (le bagne) sont proposées aux enchères sur la toile à des acheteurs d’antiquités. Un phénomène qui a pris de l'ampleur et dont la direction des affaires culturelles est bien consciente. Des plaintes ont même été déposées.
Sur les murs, les barrières où les sols du camp de la transportation à Saint-Laurent du Maroni, les briques sont les témoignages d’une activité industrielle dynamique. Entre le 17è et 20è siècle, des briqueteries étaient installées un peu partout. A Saint-Laurent par exemple, les bagnards moulaient et cuisaient des briques par centaines. Elles ont servi à bâtir une partie de la ville de l’ouest guyanais. Des traces du passé très convoitées et sont régulièrement volées. Internet via des sites de vente en ligne favorise le commerce de ces objets protégés. Nicolas Payraud, conservateur régional de l'archéologie - Direction des affaires culturelles déclare : «  pour ce type de briques, ça va de 25 euros à 1000 euros. Il faut savoir que les sites des îles du salut et du camp de la transportation sont protégés au titre des monuments historiques ».
Difficile de chiffrer le préjudice, la DRAC a déposé plainte à la gendarmerie. Les individus encourent jusqu’à 100000 euros d’amende et sept ans d’emprisonnement. 

Le reportage de Catherine Boutet