L’année politique 2021, sera une année marquée par le changement, la constance mais aussi par l’audace. En juin, Gabriel Serville, devient le nouveau président de la Collectivité territoriale sonnant la fin des années Alexandre. Rodolphe Alexandre président du conseil régional de la Guyane de 2010 à 2015, puis de l'Assemblée de Guyane de 2015 à 2021. Un duel, qui a vu l’émergence d’une nouvelle équipe élue pour sept ans.
L'union
Au premier tour, l'abstention sur fond de crise sanitaire, atteint des records, 66% des électeurs ne se déplacent pas. Au second tour, la stratégie change. Parmi les facteurs de mobilisation des électeurs, la prise de position de la maire de Saint-Laurent-du-Maroni, Sophie Charles, dont l'impact est indéniable. Saluant l'union des Guyanais au service d'un projet pour la Guyane, elle s'est engagée dans la campagne aux côtés de Gabriel Serville, Jean-Paul Fereira et Jessi Américain.
Mais la société civile a aussi joué son rôle. Pour preuve, l'action sur le terrain, des activistes de "Tròp Violans" et l'appel de l'association des Chasseurs de Guyane, prônant le "dégagisme" soit le rejet de l'équipe en place. Le soutien de la "France Insoumise", le parti de Jean-Luc Mélenchon positionné auprès de Gabriel Serville dès le départ a peut-être eu une influence non négligeable.
Avec la prime majoritaire accordée à la liste gagnante, le leader a pu compter sur 35 sièges contre 20 pour l'opposition. Il lui faut désormais gouverner avec 55 conseillers territoriaux et une administration territoriale, sans doute, en partie, renouvelée. La fusion sera alors à l'épreuve de la réalité administrative, d'un budget et de chantiers lancés sous l'ancienne mandature. Une nouvelle équipe, qui doit encore démontrer sa capacité à travailler vite et efficacement face à l'urgence économique et sociale que connait la Guyane.
C’est vrai que notre pays est fracturé. Nous devons faire revivre l’esprit de mars avril 2017, cet esprit qui a permis à la Guyane de dire à quel point elle espérait des jours meilleurs(…) Nous allons devoir prendre l’engagement devant la population que nous avons compris les cris qu’elle nous a adressés(…) Nous espérons que les 55 élus de notre belle assemblée pourront se serrer les coudes. La Guyane souffre et la population nous accorde sa confiance…Si nous sommes dignes les Guyanais pourront retrouver leur dignité, si nous sommes indignes, les Guyanais ne nous le pardonneront pas
Municipales partielles à Apatou, de multiples rebondissements
Autre élection menée tambour battant en 2021, celle des municipales partielles à Apatou. Moïse Edwin briguait le fauteuil de maire à Apatou depuis 2014. Inlassablement, constant, il a tenté de se faire élire. Ce 12 septembre 2021, il a remporté la bataille et est devenu ainsi le nouveau maire de cette commune du fleuve Maroni.
Pourtant, en mars 2020, Paul Dolienki remporte les élections dès le 1er tour et entame un troisième mandat. En septembre, rebondissement : le tribunal administratif annule les opérations électorales qui se sont déroulées le 15 mars 2020 car les listes ne sont pas conformes. Enfin, la série noire continue pour Paul Dolianki. En janvier, il est condamné à 18 mois de prison avec sursis, 100 mille euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire. L'ex maire d'Apatou devait répondre de favoritisme, prise illégale d’intérêt et détournement de fonds publics.
Les municipales doivent donc à nouveau se tenir. Trois listes sont en présence à Apatou et cette triangulaire se joue pour les deux tours de scrutin. Le 12 septembre 2021, victoire de Moïse Edwin, chef de file de la liste "Alliance citoyenne pour le renouveau d’Apatou" juste derrière Gérard Fati et sa liste "L’union fait la force ». En troisième position, Laurietta Carolina et sa liste "Agir ensemble pour Apatou".
Les électeurs attendent les actions que nous avions proposées sur le programme. Nous allons très rapidement nous mettre au travail, nous avons déjà perdu une année et demi. Notre priorité c'est le foncier. La commune d'Apatou est propriétaire de 1500 hectares nous allons travaillé pour que les habitants puissent accéder à ce foncier sur lequel ils paient des taxes depuis des années sans être propriétaires.
Une Guyanaise dans la course à la présidentielle
Enfin, la surprise de cette fin d’année. Christiane Taubira rejoindra peut-être la course aux élections présidentielles qui se dérouleront les 10 et 24 avril. En tout cas elle l’envisage. Après avoir laissé planer le doute, l’ancienne Garde des Sceaux "envisage d'être candidate" à l'élection présidentielle. Elle est soutenue par une poignée d'élus et par plusieurs milliers de sympathisants. Dans un message vidéo, posté vendredi 17 décembre en fin de matinée sur les réseaux sociaux, l'ancienne Garde des Sceaux s’est exprimée :
Je constate l'impasse. J'ai toujours dit que je prendrai mes responsabilités. Pour cela, j'envisage d'être candidate à l'élection présidentielle de la République française.
Lors de l’élection présidentielle de 2002, elle avait recueilli 2,32% des suffrages. Christiane Taubira se déclarera ou non à la mi-janvier. Le suspense reste entier.