En 1892 des Amérindiens sont exposés au jardin d’Acclimatation de Paris. Trente-deux sont arrivés de Guyane. Dix seulement sont retournés au pays. Les étudiants du DUT Carrières Sociales ont décidé de faire cette histoire, l’objet de leurs recherches.
Ils partirent trente-deux et seulement dix revinrent de l’hexagone. Des Kalin’a quittant leur terre natale, direction Paris. Une aventure qui tourne à l’humiliation. Violences, mensonges et tromperies, ces Autochtones ont été dupés pour être exposés dans une cage de taille humaine. Un phénomène de foire, installé au Jardin d’acclimatation de Paris, friand à la fin du XIXème siècle, d’exotisme.
Après 4 mois d’atelier d’écriture, des étudiants de l’Université de Guyane, ont organisé une restitution en présence des descendants d’une des rescapés de cette terrible histoire.
Des arrière-petits-enfants très émus et qui portent encore le traumatisme de leurs ancêtres.
C’est une histoire douloureuse pour nous. Arrière-petits-enfants de Moliko, nous vivons avec cette douleur au fond de nous. Ce drame ne résume pas notre parcours
Un travail de mémoire jamais entamé et des excuses jamais présentées.
Ça m’a vraiment touché. Je remercie les étudiants pour leurs travaux qui m’ont permis de savoir un peu plus sur la souffrance de mes ainés.
La cinquantaine d’étudiants en « Carrières Sociales », ne connaissaient pas cette histoire dramatique, d’abord choqués et indignés; ils se sont passionnés pour le sujet, jusqu’à organiser la restitution de leurs travaux sous forme de tableaux mis en scène.
Ce n’est pas seulement un hommage à Moliko, c’est un hommage à tous les Amérindiens.
Une histoire qu’on a essayé de bannir des mémoires, sans doute parce qu’elle a contribué à renforcer les théories de races et la hiérarchisation qui les accompagne. Des idéologies qui ont pu évoluer d’un racisme scientifique à un racisme populaire.
Les historiens estiment qu’un milliard et demi de spectateurs sont passés par les zoos humains !