Au Mont Baduel, rien n’a vraiment changé depuis l’incendie qui a ravagé une zone d’habitations informelles au mois de juillet 2024 mettant à la rue des familles entières, près de 1500 personnes. À perte de vue c’est toujours le même spectacle de désolation d’enchevêtrements de tôles et de matériaux carbonisés. Et pourtant, il y a encore de la vie. Une dizaine de familles est restée sur place. Il n'y avait pas d’autre choix possible.
La débrouille au quotidien
Lycia, mère de famille de trois enfants ne possède pas de titre de séjour, ne travaille pas. Elle est restée sur place et affronte un quotidien difficile avec comme première préoccupation manger et permettre aux enfants d’aller à l’école.
Bien sûr, elle songe à la possibilité d’un autre incendie mais fataliste comme les personnes qui sont encore sur place, elle prend ses précautions.
Cette autre femme, Madeleine, mère de deux enfants se trouve aussi dans une détresse complète. Son habitat a été détruit. Elle est descendue un peu plus bas sur la colline et tente de survivre. Ses demandes pour un titre de séjour ont été rejetées. Elle cherche un autre logement.
L’équipe de reportage croise une jeune femme venue rendre visite à des amies. Détentrice d’un titre de séjour, elle fait partie du contingent de personnes qui ont été relogées à Sinnamary et n’envisage absolument pas de revenir dans cet endroit.
Un autre sinistré hébergé par un ami dans une partie du squat qui n’a pas brûlé, erre durant la journée. Il est sans travail. Avant l’incendie sa vie était déjà difficile maintenant, complètement dépendant des autres, il considère vivre un enfer sur terre.
La Collectivité territoriale est propriétaire de ce terrain. Lors d’une visite des lieux, le président Gabriel Serville déclarait au mois de septembre vouloir se réapproprier le site avec pour projet l’installation d’un parc paysager incluant un parcours de santé.