Un début de semaine marqué par la colère. Ce lundi 29 août, plusieurs habitants du village Javouhey, situé à Mana, ont bloqué l’accès au carrefour de Charvein, croisement entre la RD9 et la RD10. Ces manifestants, pour la plupart agriculteurs, se mobilisent pour lutter contre l’insécurité. Albert Siong, président de la chambre de l’agriculture de Guyane, fait partie des agriculteurs mobilisés. Ce lundi matin, il était l’invité de Jessy Xavier, dans la matinale de Guyane la 1ère.
L’insécurité en Guyane s’installe depuis un moment... et précisément chez les agriculteurs d’Iracoubo ou de Javouhey. Ils ont subi les attaques d’une bande de bandits. Ils sont venus chez nous, pour nous attacher et nous tabasser. Il y a eu des coups et blessures très graves. Aujourd’hui, les agriculteurs sont traumatisés, ne se sentent plus en sécurité et n’ont plus l’esprit clair pour travailler.
Albert SIONG, agriculteur et président de la chambre d'agriculture de Guyane
A travers ce blocage, Albert Siong et ses paires demandent à l’Etat et aux élus municipaux de mettre en place des dispositifs pour garantir leur sécurité. "A Javouhey, ça fait un moment que nous avons demandé la mise en place d’un dispositif de gendarmerie permanent", explique le président de la chambre d’agriculture. Et de poursuivre : "Il faut que la commune (de Mana, NDLR) renforce aussi les éclairages publics à Javouhey. Dès que la nuit tombe, il fait sombre." Selon Albert SIONG, une dizaine d’attaques a eu lieu au cours de ses six derniers mois.
Un comité pour la sécurité bientôt en place
Justement, le maire, Alberic Benth, s’est rendu sur les lieux de la mobilisation ce lundi matin. "Dans le fond, je suis d'abord avec les revendications des agriculteurs, mais pas dans la forme. Je n'apprécie pas qu'on puisse entraver la circulations des biens et des personnes", nous indique l'élu. Les manifestants n'ont pas indiqué d'heure, ni de jour, quant à la levée de ce barrage.
Pour répondre aux problématiques de l'insécurité, Alberic Benth entend mettre en place un comité pour la sécurité avec les acteurs concernés, tels que la Préfecture ou encore les habitants des zones exposées. Ces derniers auraient été convoqués depuis une semaine pour une rencontre que se tiendra le 2 septembre prochain.