Abolition de l’esclavage (4/5) : Mme Payet, une femme libre

Madame Payet appartient aux personnages de l’histoire guyanaise, dont la vie est un roman. Elle s’appelait Suzanne Amomba. Elle était esclave, et un jour le soldat Jean Paillé l’a épousée et la rendue libre. A sa mort, elle léguera tous ses biens aux œuvres sociales.
Une rue porte son nom en Guyane, mais qui sait exactement, qui était Madame Payet ? Cette esclave est arrivée sur le territoire dans la deuxième moitié du 17è siècle. Elle travaillera au service d’un soldat, le lieutenant François de la Mothe Aigron, qui l’affranchira.

Une femme affranchie

Elle rencontre Jean Payet qui l’épouse le 29 Juin 1704. Une véritable histoire d’amour naît. Il est soldat, maître maçon et tailleur de pierre. Ce mariage est rendu possible, car l’époux était de condition modeste. A l’époque, le code noir appliqué à partir de 1685 autorise le mariage entre une personne libre et une esclave.


Une femme prospère

Ensemble, ils créent une exploitation à Macouria. Ils vont produire de l’indigo, du roucou, du café et du cacao. L’habitation comptera  67 esclaves. Ils sont aussi propriétaires d’une maison située non loin du Vieux Port de Cayenne. Jean Payet, l’époux, décède près de 40 ans plus tard. N’ayant pas d’enfants, il lègue l’intégralité de ses biens à son épouse. Suzanne Amomba Payet devient une femme riche.

 

Une femme puissante

Madame Payet rencontre alors les pires difficultés à disposer de ses biens. Elle doit se protéger de l’Administration royale qui a dû mal à lui permettre de jouir totalement de ses propriétés. La colonie tente de la mettre sous tutelle.

Elle livrera jusqu’à la fin de sa vie, une bataille judiciaire acharnée pour faire accepter ses droits.  A sa mort, en 1755, elle, léguera une partie de son héritage aux enfants orphelins, afin qu’ils puissent avoir une éducation chrétienne.