"Dans l’Eglise, il faut se parler ! Nous sommes tous baptisés, nous avons tous la même dignité même si nous n’avons pas les mêmes responsabilités : Le Pape François nous invite à marcher ensemble, à nous serrer les coudes : c’est le moment." Par ses mots Monseigneur Michel Dubost, administrateur apostolique de Guyane, s'adresse aux fidèles de Régina, à la fin de la messe dominicale, suite à la diffusion mardi du rapport de la CIASE, la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise.
Un courrier au nom de l'église catholique de Guyane lu dans toutes les paroisses du territoire, ce matin lors des cérémonies religieuses.
Dialogue et écoute
Le prélat invite les ouailles à penser à chacune des 216 mille victimes de prêtres pédophiles depuis les années 50 en France.
Monseigneur DUBOST réagit aux révélations du rapport Sauvé sur la pédophilie dans l'Eglise. Il est au micro de Laurent MAROT et Martial GRITTE
"216 mille histoires gravement endommagées, voire brisées", écrit Monseigneur Michel Dubost. L’administrateur de l’Eglise de Guyane appelle à changer le rapport avec les prêtres
"Depuis l’an 2000 bien des choses ont été faites dans l’Eglise pour lutter contre ce fléau. Dans notre diocèse nous pouvons nous féliciter l’action de l’association Bay Lamnen Yana."
Monseigneur Dubost appelle à renforcer dans l’Eglise une culture du dialogue et de l’écoute réciproque, il faut que tous ses membres se sentent concernés par le sujet. Il faut aussi selon lui « désacraliser les prêtres » pour ne pas favoriser ces crimes et délits.
En attendant, l’Eglise locale doit surmonter une crise interne : enquête judiciaire et canonique sur la gestion de l’ex-évêque Monseigneur Lafont, difficultés financières...
Selon Monseigneur Dubost, depuis trois ans, il manque à l’Eglise 1 million d’euros pour être à l’équilibre chaque année, un déficit comblé en partie par la vente de biens de l’Eglise.