150 millions d’euros sur 10 ans c’était l’engagement de l’Etat, pour aider les communes à construire plus d’écoles. Après 2017, la dotation annuelle est donc passée de 10 à 15 millions d’euros. A l’image de plusieurs communes, Macouria a profité de cette manne et 2 groupes scolaires sont sortis de terre en 3 ans. Pour l’école Yolaine Charlotte Bolore qui a couté 6 millions d’euros, l’Etat en a versé 4. Pour le groupe scolaire Raymond Ribal qui lui a coûté 5 millions d’euros. Un engagement respecté qui a satisfait le maire, Gilles Adelson :
« On peut dire que l’état a joué le jeu car c’est quand même deux groupes scolaires qui sont sortis grâce à ces accords de Guyane. L’état a apporté sa contribution à hauteur de 80%... Habituellement, il fallait les accords du rectorat et autres mais par ce biais effectivement nous avons pu avoir les financements rapidement pour respecter notre rythme de construction d’un groupe scolaire tous les 18 mois »
Du retard dans le second degré
A contrario dans le second degré, aucun bâtiment n’est sorti de terre depuis 5 ans. La CTG annonce bien que les 250 millions des accords, actés sur 5 ans, ont été entièrement consommés. Mais le collège Saint-Laurent 6 ne devrait être réceptionné que fin 2022 et la cité scolaire de St Georges peut-être en 2023. Quant aux collèges de Montsinéry et de l’éco-quartier comme pour les lycées de Saint-Laurent, Maripasoula, Macouria et Matoury, l’état d’avancé des projets va du jury de concours à l’élévation des bâtiments, la plupart étant au stade des terrassements. Ils ne sont donc pas prêts d’être livrés et ce n’est pas le seul problème selon Vincent Touchaleaume du syndicat STEG/UTG :
« Le vrai problème pour la réussite de nos élèves, c’est la taille des infrastructures. On nous projette toujours de 1000, 2000 enfants et l’on sait que cela n’est pas gérable. L’actualité à Saint-Laurent nous le montre. Nous sommes résolument pour des établissements à taille humaine, proches des bassins de vie, qui évitent des déplacements… »
La dé-précarisation et le doublement des intervenants en langues maternelles
Autre engagement des accords de Guyane, la dé-précarisation et le doublement du nombre des ILM, les Intervenants en Langues Maternelles, ces personnels qui délivrent 5 heures de cours hebdomadaires dans leur langue aux petits amérindiens et bushinengues. De 37 en 2017, ils ont été 78 en 2018, et bénéfice de leur intégration dans le corps enseignant à la rentrée prochaine. On comptera alors 63 professeurs des écoles bilingues et 49 ILM. Des intervenants BAC +2 qui, s’ils ne souhaitent pas passer la licence, resteront ILM, ce que précise Didier Maurel , Inspecteur de l'Education nationale en charge de l'enseignement des/en langue(s) maternelle(s) :
« Puisque c’est leur souhait, ils ne deviendront pas professeurs des écoles par contre leur support budgétaire et leurs classes sont maintenus. Il ne s’agit pas de faire disparaitre le dispositif, mais quand c’est possible de le transformer en classe bilingue… »
Voilà la situation pour les effectifs et les bâtiments. Reste que dans les comités et sur les barrages en 2017, on avait rêvé de plus de programmes scolaires à l’image des guyanais et de leur culture, mais les politiques n’ont jamais pris le relais et c’est bien ce que craignait la société civile.
Quelques chiffres complémentaires sur la participation de l’Etat dans le cadre de l'accord de Guyane
L’Etat s'est engagé à hauteur de 150 millions d'euros étalés sur 10 ans pour les communes (écoles primaires et maternelles) d’ici à la fin 2028 et 250 millions d'euros étalés sur 5 ans pour la collectivité (collèges et lycées) d’ici à la fin 2022
78 % des financements vont à la CTG pour les collèges et les lycées (environ 215 millions d’euros).
Le montant des engagements de l’Etat a donc été progressif avant de témoigner d’une forte accélération en 2020 et 2021. De même, les financements des opérations d’extensions et de réhabilitations ont progressivement montées en puissance. Ces opérations ont été financées en plus de ce qui était prévu au PUG, soit 10 millions de plus sur les 3 dernières années.
22% des financements scolaires vont aux communes pour leurs écoles primaires et maternelles (environ 61 millions d’euros).
Avec un taux de consommation de 58%, ce sont les communes qui ont le plus fait remonter leurs dépenses. La CTG n’est pas très loin avec 52% : au total, sur les 276 M€ accordés aux collectivités, 144 M€ leur ont été d’ores et déjà remboursés.
Le plan de relance aura permis, en 2020 et 2021 que l’Etat participe à hauteur de 9 millions d’euros supplémentaires à la rénovation, notamment, thermique des bâtiments scolaires (écoles, collèges et lycées).
Tout cumulé, l’Etat a financé pour environ 285 millions d’euros de travaux de création, d’extension, de rénovation et de mise aux normes des établissements scolaires de la Guyane depuis 2018.
(source préfecture)