Ariane 5 décolle sous les yeux ébahis des jeunes de l’École de la Deuxième Chance

Ariane 5 décolle sous les yeux ébahis des jeunes de l’Ecole de la Deuxième Chance.
Une dizaine de jeunes de l’École de la Deuxième Chance ont assisté au lancement réussi d’Ariane 5 jeudi soir au Centre Spatial à Kourou. Un moment unique pour ces jeunes de 18 à 25 ans en réinsertion professionnelle.
20h45 à Kourou. La nuit est tombée sur la ville spatiale lorsqu’Ariane 5 s’élève dans le ciel. Les yeux rivés sur la fusée, Christopher reste sans voix. Impressionné par le spectacle, il ne quitte pas “la boule de feu” du regard. “On a l’impression qu’il fait jour lorsqu’elle passe au-dessus de nous”, confie-t-il. "Et ça fait vraiment beaucoup de bruit !"


Un moment unique

Ariane 5 éclaire le ciel au Centre Spatial Guyanais. Sur la terrasse de la salle Jupiter, une dizaine de jeunes de l’École de la Deuxième Chance assistent à ce 237e vol. “Jamais, je n’aurais imaginé voir cela de ma vie”, s’exclame Léna, 18 ans. Ce jeudi soir, la fusée a placé sur orbites deux satellites de télécommunication. 

“C’est peut-être la première et dernière fois de ma vie que j’assiste à un tel moment, pense William. C’est un rêve de gosse. Je suis tellement content d’être là”.

Un concours 

En réinsertion professionnelle dans les Écoles de la Deuxième Chance de Clichy et Narbonne, ces jeunes ont remporté un concours sur les applications spatiales avec à la clé ce voyage de dix jours en Guyane. 

Didier Faivre, directeur du Centre Spatial Guyanais, faisait partie du jury du concours. Avant le lancement de ce jeudi, il a reçu les jeunes au Centre Spatial. Léna, Christopher, William et les autres ont aussi pu observer la préparation du lancement dans la salle Jupiter. Entre deux photos, ils n’en reviennent toujours pas. “C’est vraiment une chance”, sourit Léna pour qui l’École de la Deuxième Chance porte bien son nom. 

En réinsertion professionnelle 

Ce dispositif d’insertion professionnelle s’adresse aux 16-25 ans sortis du système scolaire sans diplôme, sans qualification et avec une expérience professionnelle réduite. Ils sont pris en charge pour définir un parcours professionnel avec une formation qui se déroule en alternance. 

“Nous avons eu l’idée d’organiser ce concours autour du spatial pour permettre à des jeunes de partir en Guyane, explique Jean-Claude Courteille, un ancien du CNES et fondateur de ce concours des Écoles de la Deuxième Chance. Le spatial n’est pas leur priorité et pourtant pour ce concours, ils ont produit des choses extraordinaires. Même sans diplôme, on peut faire preuve d’une grande intelligence, c'est important aujourd'hui de le souligner”. 

Déjà conquis par Ariane, ces jeunes vont maintenant découvrir la Guyane jusqu’au 10 juin. Journées en forêt et visite de Cacao sont notamment au programme.