Ils sont reconnaissables par leur bruit sourd et puissant lorsqu’ils fendent le ciel. Trois avions rafales de l’armée de l’air sont actuellement stationnés sur la base aérienne des Forces Armées de Guyane.
Sécurité renforcée dans le ciel
Trois rafales, un avion ravitailleur, un A400-M, des appareils militaires de combat sont arrivés lundi en Guyane. Leur mission : assurer la surveillance du prochain tir d’Ariane 6 prévu le mercredi 26 février, au Centre Spatial Guyanais.
Regardez le reportage de Guyane La 1ère :
La mission BUBO
"L'objectif de la mission BUBO est d'assurer la protection aérienne du Centre Spatial Guyanais pour que tout se passe bien le jour du tir, explique le général Patrice Hugret, chef de la mission BUBO. Nous allons créer une bulle de surveillance et une protection multicouche pour le lancement. Elle couvrira l’ensemble de la tranche d’altitudes pour le tir de la fusée, de la lutte anti-drone jusqu’au survol d’avion".
Un "évènement stratégique et capital"
Au total,120 militaires seront déployés en plusieurs phases le jour du tir, en complément des Forces Armées en Guyane.
Ce dispositif militaire d’ampleur est similaire à ceux déployés dernièrement sur les Jeux Olympiques de Paris ou encore la visite du Pape en Corse. "Nous devons nous assurer que tout se passe le mieux possible sur cet évènement stratégique et capital pour la France", ajoute le général Patrice Hugret.
Les policiers du ciel
Les militaires seront à bord d’avions de chasse armés. "Nous serons dans une chaîne de commandement et de détection aérienne", explique le lieutenant-colonel Stan, commandant du détachement des rafales pour l’opération BUBO.
Notre mission sera d’aller sur un aéronef qui n’aurait rien à faire dans la zone pendant le tir. Comme un policier, nous irons l’interroger par radio, l’identifier avec nos radars et caméras longues distances et nous serons armés si un aéronef ne serait pas coopérant.
Lieutenant-colonel Stan, commandant du détachement rafale pour l’opération BUBO
Un satellite militaire à bord d’Ariane 6
Il s’agit surtout de protéger le passager d’Ariane 6. La fusée aura à son bord un tout nouveau satellite d’observation militaire CSO-3.
"Ce satellite est dédié à d’observation de la terre, il est très utile pour nos opérations, pour la défense et la sécurité, c’est un enjeu militaire que ce satellite décolle dans les meilleures conditions possibles", explique Patrice Hugret, chef de la mission BUBO.
"L’arrivée des moyens de l’opération Bubo est très importante", reconnaît de son côté le général Marc Le Bouil, commandant des Forces Armées en Guyane, qui assure la protection quotidienne du Centre Spatial Guyanais.
Nous avons besoin d’un renfort de rafales et de d’autres capacités de radar qui nous permettent d’avoir un rayon d’action plus important et porter le message que nous sommes prêts à défendre vigoureusement l’accès à l’espace et la sécurité de nos tirs.
Général Marc Le Bouil, commandant des Forces Armées en Guyane
Dans un contexte international tendu
Ce tir a lieu dans un contexte politique international tendu depuis l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. "Nous sommes dans un monde de plus en plus complexe et la confrontation dans plusieurs domaines est rude donc nous devons protéger le spatial, ajoute le général Marc Le Bouil, commandant des Forces Armées en Guyane. La France et l’Europe ont besoin de l’espace et des capacités spatiales pour assurer leur défense".
D’autres missions à mener
Arrivés sur le territoire guyanais plus d’une semaine avant le lancement de la fusée, les trois avions rafales et les autres appareils militaires seront aussi d’une grande aide pour d’autres opérations, liées à la lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illicite.
"Grâce à toutes ces capacités, nous allons améliorer notre renseignement pour être plus efficace encore sur l’immensité du territoire", se réjouit le général Marc Le Bouil, commandant des Forces Armées en Guyane.
Ces appareils vont aider en faisant des survols, en prenant des photos, en faisant de la surveillance et en donnant du renseignement aux personnels au sol qui pourront ensuite agir au plus près. Idem pour les surveillances maritimes.
Général Marc Le Bouil, commandant des FAG
Thomas Pesquet aux commandes de l’A330 MRT
Parmi les 120 militaires arrivés en renfort dans l’opération BUBO, il y a également le colonel Thomas Pesquet. L’astronaute français, parti en missions deux fois dans la Station Spatiale Internationale, fait désormais partie de la réserve opérationnelle de l’armée de l’air. Il est aux commandes de l’A330 MRT.
"C’est l’avion ravitailleur des rafales qui leur a permis de traverser l’Atlantique", explique Thomas Pesquet, ravi de retrouver la Guyane pour cette mission très "symbolique" pour lui.
C’est un beau clin d’œil car mes deux mondes se rencontrent l’aéronautique et le spatial. Venir en Guyane est toujours un moment spécial.
Thomas Pesquet
Membre de l’opération BUBO, Thomas Pesquet participera donc à la garde rapprochée qui veillera au bon déroulement de ce second tir d’Ariane 6.