"C'est un moment de grande importance dans l'histoire de la Guyane et des Amérindiens de Guyane", a déclaré à l'AFP Alexis Tiouka, militant et ancien pensionnaire de six à onze ans. "Dans les homes, on ne pouvait plus parler notre langue et nous avions tous un numéro, c'est par lui que l'on était appelé".
Créé en 1935 à Mana (Ouest) par l'Eglise catholique, le système des "homes", soutenu financièrement par l'État à partir de 1949, a été révélé en septembre par le livre "Allons enfants de la Guyane" de la journaliste Hélène Ferrarini. L'ouvrage a depuis libéré la parole des anciens pensionnaires.
Composé de 13 membres fondateurs, quasiment tous passés par les "homes", le collectif souhaite "l'inscription de l'histoire des homes dans les programmes scolaires, la création d'un lieu de mémoire et d'une commission vérité et réconciliation pour lever le voile sur cette histoire taboue", a résumé lors d'un point presse Christophe Pierre, membre du collectif.
En Guyane, un dernier pensionnat catholique subsiste, à Saint-Georges-de-l'Oyapock (Est). Il accueille une soixantaine d'adolescents du village reculé de Trois-Sauts, dépourvu de collège, et est en partie financé par la Collectivité territoriale de Guyane puisque la séparation de l'Eglise et de l'Etat ne s'applique pas dans ce département.