Les avocats de Guyane se mobilisent contre la réforme de la Justice

Les avocats de Guyane manifestaient devant le Tribunal de grande instance ce matin. Ils participaient à la journée Justice morte lancée sur le plan national. L’occasion de dénoncer également les dysfonctionnements des juridictions locales.
 
Habillés de leurs robes noires, ils étaient une quinzaine à manifester devant le Tribunal de grande instance de Cayenne. Eux aussi, participent à la journée Justice morte initiée ce jeudi sur le plan national ainsi qu’à la grève des bâtonniers appelant à cesser toute désignation dans le secteur pénal. Gabriel Serville, député de la 1ère circonscription est venu les soutenir.


Le budget de la Justice resserré

Les avocats de Guyane entendent ainsi protester contre les dispositions du projet de loi de programmation et de réforme de la justice actuellement en discussion à l’assemblée nationale. Des dispositions qui risquent de réformer en profondeur l’organisation des juridictions. L'objectif des mesures actuellement discutées par les députés, est vivement critiqué par les avocats. Le gouvernement souhaite une justice plus moderne et plus rapide. Les avocats craignent eux, une justice déshumanisée avec des procédures en ligne. 


Dématérialisation des procédures

En clair, dix cours d’appel risquent d’être impactées par l’élargissement de l’expérimentation de la spécialisation des juridictions à cinq régions. De plus, les tribunaux d’instance vont disparaître à cause de la fusion du Tribunal de grande instance et d’instance.
Montrées du doigt également : la création d’une juridiction spécialisée gérant de façon dématérialisée toutes les procédures d’injonction de paiement et la révision des pensions alimentaires par les directeurs de CAF sans débat contradictoire.
Enfin, la création d’un tribunal criminel départemental géré uniquement par des magistrats professionnels excluant les jurys populaires.


Justice pour tous 

Des mesures dénoncées par l’ordre des avocats de Guyane.
"La Guyane n’est pas prête pour la dématérialisation des actes" selon Georges Bouchet le Bâtonnier. Il explique :

"Nous militons pour une justice humaine, accessible à tous. Or la réforme de la justice examinée actuellement ne va pas dans ce sens. Ces nouvelles mesures ont pour objectif de faire des économies budgétaires. Les justiciables ont droit à une justice de proximité et de qualité."


Les avocats se sont mobilisés ce jeudi 22 novembre. Un mouvement de protestation qui se poursuit car ils ont décidé de suspendre les désignations d’office et les permanences pénales jusqu’au 27 novembre.