L’INSEE publie son bilan social 2020. Résultat : renforcement de la précarité suite au premier confinement. Le nombre de bénéficiaires de prestations sociales d’insertion est en nette hausse. Les moins de 25 ans sont les impactés par la crise sanitaire.
Précarité des jeunes de - de 25 ans
Pendant le premier confinement de 2020, l’activité économique s’est rétractée de 25 % en Guyane, une baisse modérée, certes, mais fragilisée par la situation d’avant crise. Un bilan qui fait peser un risque d’aggravation des inégalités à long terme. Les jeunes de moins de 25 ans sont selon l’INSEE les plus impactés par la crise sanitaire. Les embauches des jeunes globalement en Guyane, se font dans les secteurs d’activités à l’arrêt (hôtellerie, restauration, services). Conséquence : baisse des embauches des CDD (- 21 % en 2020 par rapport à 2019). Selon cette étude, "sauf à être parent, ils ne répondent pas aux critères d’âge pour prétendre au RSA et n’ont souvent pas accumulé les antécédents d’activité requis pour bénéficier d’indemnisation au titre du chômage. Ils peuvent donc basculer très vite dans la précarité". Certes il existe un dispositif « Garantie jeunes » mais la fermeture des centres d’accueil lors du confinement a empêché les prises en charge. De 710 jeunes guyanais aidés en décembre 2019, ils sont passés à seulement 550 en décembre 2020.
Hausse des allocataires
Le nombre d’allocataires du RSA, le revenu de solidarité active a également augmenté de 3,1 % entre décembre 2019 et décembre 2020. « Son plus haut niveau depuis 2017 est atteint en novembre 2020 avec 23 600 bénéficiaires ». Hausse également des bénéficiaires de la prime d’activité (complément de revenus d’activité pour les salariés ou non-salariés aux revenus modestes), distribuée par les caisses d’allocations familiales. (+3,7 % entre décembre 2019 et décembre 2020). Les allocataires de l’ASS, l’allocation de solidarité spécifique (aide à destination de personnes au chômage depuis une longue durée), ont également augmenté.
Autre constat, l’importance des prestations sociales aux ménages. Le RSA est en tête : 41 % des foyers allocataires guyanais le perçoivent, contre 8 % au niveau national. Le profil des allocataires du RSA est également souligné : "de nombreuses personnes de nationalité étrangère dont, pour une partie d’entre elles, le manque de maîtrise de la langue française ou le faible niveau de formation compliquent l’insertion, une majorité de familles monoparentales…"
Un constat, l’emploi public représente 42 % des salariés en Guyane :" les fonctionnaires comme les retraités font partie d’une frange de la population a priori préservée par les conséquences financières de la crise".