Un retour très attendu
Un manteau sacré amérindien tupinamba, en plumes d'ibis rouge, vieux de près de 4 siècles, est revenu au Brésil (au nouveau Musée National de Rio) après avoir passé plus de 300 ans dans le Musée National du Danemark. Le retour de cette pièce remarquable d’1m80 a été salué par la communauté autochtone. Yakuy Tupinambá, leader amérindienne n’a pas caché son enthousiasme :
« Nous sommes les véritables héritiers du manteau sacré. Il revient pour élever le peuple Tupinamba, mais il arrive en apportant force, foi et courage à nous tous, peuples indigènes et peuple brésilien. »
« Une nouvelle histoire de conquête pour les peuples autochtones »
Cette restitution historique est le fruit de pressions en Europe, qui s’exercent sur nombre de musées du vieux continent, et d'une action diplomatique du pouvoir brésilien qui espère récupérer d'autres objets, notamment en France et au Japon. Luiz Inacio Lula da Silva (dit Lula), le président brésilien, y voit les prémices d’une évolution politique plus générale :
« Le retour du manteau sacré Tupinamba, … marque une étape importante et le début d'une nouvelle histoire de conquête pour les peuples autochtones. »
Rappel de l’exigence de reconnaissance des terres ancestrales
Qu’à cela ne tienne, la joie des Tupinambas pour le retour du manteau ne les a pas empêchés de prendre au mot le président Lula, en lui rappelant ses promesses sur leurs terres ancestrales, par la voix de la cacique Valdelice Amaral, ou Jamopoty, (son nom indigène), chef du peuple Tupinamba :
« C'est trop merveilleux. Nous avons juste besoin que notre gouvernement reconnaisse et signe le décret reconnaissant notre terre… »
Il s'agit de l'homologation comme réserve indigène d’une zone de 47000 hectares, dans le Sud de l’Etat de Bahia, où 8000 familles vivent de l'agriculture et de la pêche. Elle serait convoitée par l'agrobusiness et les industries minières.
Un dossier qui avance au ralenti
Priorité affichée du gouvernement, ces homologations de terres amérindiennes se feraient au ralenti pour diverses raisons. Lula déplore des réticences au Parlement :
« La plupart des membres du Congrès ne se soucient pas des populations autochtones, ils se préoccupent des grandes fermes, des grandes propriétés. »
S'ils ont obtenu un succès symbolique avec le retour du manteau, les Amérindiens sont donc encore loin d'avoir obtenu totalement gain de cause au Brésil.