« J’ai un problème de trésorerie, pas de clientèle. J’ai racheté une boîte de dépôt-vente de livre en grande surface, cela a créé un décalage énorme de trésorerie. J’ai trop investi et les livres ne se sont pas vendus au même rythme. Or je suis obligée d’acheter des nouveautés si je veux suivre ».
Une success story au début...
Elodie Prodel a créé sa librairie, très jeune. Elle a fait de sa passion des belles lettres, un métier. Il y a quelques années, elle s’attaque au marché du livre scolaire, s’en empare et devient l’unique distributrice d’ouvrages scolaires dans l’académie. Elle recrute, investit, ce sont des belles années où tout semble lui sourire.Elle veut aller plus loin et rachète une affaire de dépôt-vente de livres. Elle doit fournir les rayons des grandes surfaces. Elle achète du stock, sans doute voit-elle trop grand car elle est payée uniquement sur la vente des ouvrages. Elle manque de trésorerie pour renouveler ses stocks, les banques ne suivent plus.
Une grossesse difficile
Dans le même temps elle attend un enfant, une grossesse difficile la contrainte à être alitée pendant 7 mois. Elle confie la gestion de ses affaires à un indépendant qui lui cache -dit-elle- une partie des difficultés. A son retour, elle découvre un déficit abyssal de près de 300 000 euros. Une dette qu’elle réussi à ramener à 100 000 euros, en étant obligée de licencier, en ne payant pas les salaires avec régularité etc …Elle continue à se battre, tente d’avoir des rendez-vous avec des institutionnels. En pure perte :L’auteure Cathy Galliegue a lancé une cagnotte sur internet pour aider Elodie Prodel à maintenir à flot sa librairie. Une main tendue à une jeune femme, dont l’univers professionnel s'effondre.« Je suis déçue car si Guyalire meurt, c’est une librairie locale qui s’éteint. J’ai tenté de rencontrer des institutionnels, je n’ai eu que le retour de la DAC. La société nous incite à entreprendre. J’ai créé à 17 ans mon emploi, j’ai effectué des recrutements locaux, je me suis battue pour valoriser les œuvres des écrivains de Guyane, et aujourd’hui j’en suis là. J’ai certes commis des erreurs, mais je trouve que c’est injuste car je me suis vraiment investie dans la communauté pour que vivent le livre et les auteurs locaux. »