Cancers au masculin : au cœur du dépistage au service d’urologie du Centre Hospitalier de Kourou

Le service d’urologie du Centre Hospitalier de Kourou.
"Movember" est le mois de sensibilisation de dépistage pour les cancers masculins. Les cancers de la prostate, des testicules ou du pénis peuvent être dépistés. Reportage au service urologie du Centre Hospitalier de Kourou (CHK).

Sur les bancs du service urologie du Centre Hospitalier de Kourou (CHK), Jean* paraît nerveux. Cet homme d’une cinquantaine d’années, vêtu d’un tee-shirt gris, attend de passer des tests médicaux. Depuis peu, il suit un traitement médical afin de limiter le développent d’un cancer de la prostate. 

Regardez le reportage de Guyane La 1ère :

Cancers au masculin : le dépistage à l'hopital de Kourou

Dans cette salle d’attente défilent en moyenne 30 hommes par jour, suspectés ou atteints de cancers masculins, dénomination qui désignent les cancers de la prostate, des testicules ou du pénis. Cela représente un quart des 250 000 cancers en France, soit 60 000 cas, selon l’Agence régionale de Santé (ARS) de Guyane.  

Le service d’urologie du Centre Hospitalier de Kourou.

Au service d’urologie de Kourou

En Guyane, seul le CHK bénéficie d’un service d’urologie, spécialité médicale traitant les affectations du service urologie des hommes et des femmes.

Jean y suit des consultations une fois par an, pour vérifier le débit de son urine. Après examen auprès du Dr Khalil Chalhoub, urologue, ses analyses se révèlent stables. “Je suis rassuré mais on m’a fortement conseillé de poursuivre le traitement”, relate le cinquantenaire, une fois sorti de sa consultation. 

Dépistage et autopalpation 

Parfois, les patients n’ont pas autant de chance. En Guyane, douze personnes meurent chaque année à cause de la maladie, selon l’ARS.

Les cas de cancer de la prostate sont les plus fréquents sur le territoire : 4 cas sur 1000. Il est donc important de se faire dépister régulièrement, selon Dr Carlos Braz Da Silva, urologue. 

A partir de 50 ans, le patient doit faire une analyse sanguine avec son médecin traitant. Si cette analyse n’est pas bonne, il faut venir nous voir à l’hôpital. 

Dr Carlos Braz Da Silva, urologue

Pour les cancers des testicules et du pénis, le docteur conseille de s’autopalper. “Dès la moindre douleur ou grosseur à ce niveau-là, il faut vite consulter”, insiste-t-il.  

Le service d’urologie du Centre Hospitalier de Kourou.

Honte de la maladie 

Mais pour de nombreux patients, le dépistage est encore tardif, faute de prévention. Certains aussi ont du mal à aborder leurs difficultés.  

La Guyane est un département multiculturel. Les gens vivent les choses différemment, quelques-uns ont plus honte de parler de ces sujets. Aujourd’hui, le sujet est plus ouvert. Ils en parlent plus facilement avec le médecin traitant.

Dr Carlos Braz Da Silva, urologue

Les patients peuvent compter sur des équipes bienveillantes, à en croire Jean : “Ici, je me sens rassuré, on est très bien accompagnés.”  

Le déni ou la panique

Après les consultations, ils sont dirigés vers l’infirmière spécialisée, qui a pour rôle d’informer le patient sur le parcours de soin. Dans son bureau, Marlène Mabie, reçoit régulièrement des personnes venant d'apprendre la maladie. “Ils sont souvent dans le déni ou alors en panique. Mais mon rôle, c’est de leur expliquer la suite et de les rassurer. Le but c’est d’éviter que le patient se morfonde dans son coin”, précise-t-elle. 

Le cancer au masculin, bien qu’encore tabou, constitue aujourd’hui un enjeu de santé publique. Des initiatives telles que le mois “Novembre Bleu” ou “Movember” permettent de contribuer à la recherche et à la sensibilisation auprès du grand public.  

(*) Son prénom a été modifié.