Caravane de dépistage du diabète : identifier la maladie et apprendre à vivre avec

Stand de la caravane de dépistage du diabète
Après un parcours d’une semaine effectué dans la commune de Macouria, la caravane de dépistage du diabète s’est posée sur le marché de Soula pour sa dernière journée. Sur place, de nombreux promeneurs en ont profité pour se faire dépister.

Du 8 au 13 novembre, la caravane du dépistage du diabète a sillonné les rues de Macouria dans le cadre de la journée mondiale du diabète (14 novembre). Ce samedi, pour clôturer son tour, elle s’est arrêtée au marché de Soula. Toute la semaine, les habitants des quartiers visités, et les autres personnes intéressées, ont pu bénéficier d’un dépistage gratuit de leur taux de glycémie.

Caravane de dépistage du diabète : stand de sensibilisation au diabète

Le travail de sensibilisation et les tests de dépistage ont été effectués par des étudiantes infirmières et les membres des différents partenaires présents. En effet, cette action a été menée par la mairie de Macouria et les associations Diabète Guyane Obésité, l’Association des diabétiques de Guyane, Lider diabète (Lions Club), l’Unité mobile d’éducation thérapeutique et de diabétologie et Diabète Amazonie métabolisme.

Didier Dédé : "on peut très bien vivre avec le diabète"

Didier Dédé est président de l’Association des Diabétiques de Guyane (ADiAG). Il est lui-même atteint d’un diabète de type 1, cela veut dire que son organisme secrète trop peu d’insuline, l’hormone qui régule la glycémie. A ce jour, 10% des personnes atteintes de diabète ont le type 1, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).

Ce chiffre augmente chaque année de 3 à 4%. L’apparition de la maladie est aussi de plus en plus précoce. En parallèle, de nombreuses personnes ignorent qu’elles sont malades. C’est la raison pour laquelle Didier Dédé a tenu à mener cette action.

Quand on a un souci au niveau du taux de sucre dans le corps, on peut avoir des problèmes aux reins, la gangrène aux pieds, finir dialyser ou devenir aveugle. A ce stade-là, c’est trop tard. Je veux que les gens retiennent que l’on peut très bien vivre avec le diabète.

Didier Dédé, Président de l’ADiAG

 

Une différence de traitement

Le président de l’ADiAG a découvert qu’il était atteint de cette maladie chronique à l’occasion d’une visite avec la médecine du travail, il avait alors 38 ans. Aujourd’hui, 11 ans plus tard, Didier Dédé estime qu’il a eu de la chance car il l’a appris à temps. Il vit au quotidien avec une pompe à insuline et est très sportif. Si ce marathonien arrive à bien vivre avec sa maladie, il s’est heurté à des difficultés.

Didier Dédé, président de l’Association des Diabétiques de Guyane

"On n’en parle pas beaucoup mais il y a des primes d’assurance qui augmentent quand on est diabétique parce qu’on est des personnes à risque", raconte-t-il. Par l’association, il entend lutter contre les différentes idées reçues qui ciblent les personnes diabétiques.

Des cas de diabète détectés durant la caravane

Preuve de l’utilité de cette caravane, quelques cas de diabète ont été dépistés au cours de cette semaine de prévention. "Quelqu’un est venu en ne sachant pas qu’il était diabétique alors qu’il était à plus de 2g", raconte Didier Dédé. A titre d’information, le taux de glycémie à ne pas dépasser est de 1,26g/L de sang. Au delà, il peut s'agir de diabète. Ce patient, comme les autres détectés, a été pris en charge et fera l’objet d’un suivi.

Il vivait très bien jusque-là. Il fera certainement une découverte de diabète et on espère qu’il pourra mieux vivre sa maladie.

Didier Dédé, Président de l’ADiAG.

 

Réalisation d'un test de dépistage lors de la caravane de dépistage du diabète

L’importance d’un suivi psychologique

Accompagner les patients dans la découverte de leur maladie, c’est justement le rôle d’Eric Bonnefoy, psychologue au service de diabétologie du centre hospitalier de Cayenne. "La prise en charge du diabète est multidisciplinaire. Il y a les soins médicaux, la diététique et les soins psychologiques", explique-t-il. Le rôle du psychologue est particulièrement primordial pour les patients au moment de découverte car "ça peut être un choc et cela n’intervient pas forcément au bon moment dans la vie". Mais cette prise en charge a aussi son importance pour la suite.

Le diabète est une maladie chronique donc elle vous suit tout au long de votre vie, la présence d’un psychologue est importante à tout moment.

Eric Bonnefoy, psychologue au service de diabétologie du centre hospitalier de Cayenne