Ce n’était pas la grande affluence d’un samedi soir chez Polina, mais la cinquantaine de personnes réunies à l’invitation de l’Observatoire régional du carnaval guyanais (ORCG) a su montrer tout son intérêt pour le carnaval.
Après avoir envoyé des questionnaires aux acteurs du carnaval, qu’ils soient du monde économique ou associatif, l’ORCG les a invités à venir faire le bilan de l’édition 2025. « On a eu une période carnavalesque riche et intense, avec beaucoup de créativité. Il nous fallait faire le bilan pour noter les points positifs, les points négatifs et ceux qui sont à améliorer », indique Monique Blérald, présidente de l’association.
En ligne de mire de ces échanges : le projet phare de l’ORCG, à savoir l’inscription du touloulou au patrimoine immatériel de l’Unesco. Pour rappel, après une première tentative en 2024, le dossier n’a pas été retenu par le ministère de la Culture. Une condition sine qua none pour obtenir l’inscription.
Compter sur les politiques
Parmi l’assistance, plusieurs élus. « Sept maires sont venus, tout comme le représentant du député Davy Rimane, se réjouit Monique Blérald. C’est important pour appuyer notre candidature. » La présidente de l’ORCG depuis la première déconvenue, n’a cessé de répéter que si le dossier n’a pas retenu les suffrages du ministère de la Culture, c’est surtout à cause d’un manque d’appui politique.
Une édition 2025 riche
Durant cette édition 2025, elle indique que de nouveaux éléments ont été collectés pour enrichir le dossier technique qui devra être déposé en 2026. Parmi ceux-ci : la multiplication des événements en commune, prouvant que le carnaval, et son touloulou, ne concernent pas uniquement le chef-lieu, plus d’éléments émanant des anthropologues et chercheurs, des dessins, des récits…
« Il y a la partie scientifique et technique, reconnaît Denis Duvigneau, de l’association Patawa. Mais cela ne suffit pas. Quand vous allez vendre le carnaval, il faut que vous soyez des commerciaux pour vous adresser aux experts de l’Unesco ! » Comme lui, des membres de groupes de rue, des entrepreneurs, des universitaires, se sont exprimés sur différents aspects : tradition, sécurité, aspect économique… « Le carnaval suscite les passions, reconnaît Monique Blérald. Chacun a le droit de dire ce qu’il pense. »
Grande amatrice de carnaval, Aurélie est venue entendre les échanges. Pour elle, le touloulou a toute sa place à l’Unesco. Au-delà de la fierté de voir mis en lumière un « patrimoine unique », la jeune femme y voit là une manière de « faire connaître notre carnaval à l’extérieur pour faire venir des personnes sur notre territoire ».