Le juge des référés du tribunal administratif suspend l’arrêté portant autorisation environnementale en vue de l’exploitation de la nouvelle centrale du Larivot. Une demande des associations France nature environnement et Guyane nature environnement. Le juge a suspendu cet arrêté jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la légalité de cet acte. Il a considéré que "deux moyens paraissaient propres à créer en l’état de l’instruction un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté".
Les arguments
En substance, le juge considère tout d'abord "que dans le contexte actuel d’urgence écologique et climatique et eu égard aux objectifs que la France s’est donnée de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030 par rapport à l’année 1990 et de neutralité carbone en 2050, le projet de nouvelle centrale alimentée au fioul, même s’il marquait une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’ancienne centrale, ne participait pas de manière suffisante à la trajectoire de réduction de ces émissions pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale bas-carbone".
Par ailleurs, il estime "que s’agissant d’un espace proche du rivage, le projet était susceptible de méconnaître la loi Littoral dans ses dispositions propres à la Guyane, en ce que d’une part le schéma d’aménagement régional (SAR) de la Guyane n’avait pas prévu un tel projet d’aménagement pour le site du Larivot et d’autre part que le secteur ne pouvait être qualifié de secteur d’urbanisation diffuse, les hameaux les plus proches étant situés entre 500 mètres et un kilomètre du site."
5e recours
Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement avaient déposé début juillet, un recours en référé auprès du tribunal administratif contre l’autorisation environnementale de la centrale EDF. C’était le 5e recours déposé par les associations écologiques. L’objectif pour les associations écologiques est d’avoir une décision de justice avant « qu’il ne soit trop tard ».
Une première victoire pour les deux associations environnementales. Reste aujourd'hui à connaître la réaction de EDF.