Difficile d'y croire, et pourtant. Le personnel dénonce les conditions de travail indignes, des fuites d’eau, des plafonds qui s’effondrent… Les agents du bloc opératoire évoquent également un manque criant de salariés. Exercer son métier dans un tel contexte, est de plus en plus compliqué. Trop c’est trop, ils ont fait valoir leur droit de retrait ce mercredi pour dénoncer des locaux insalubres, des fuites, des moisissures, et les postes vacants non pourvus. La liste est longue.
Actuellement, nous travaillons dans un bloc insalubre et désorganisé. On a des plaques de faux plafonds qui tombent en raison d’un toit qui n’est plus étanche. On a 4 salles sur 6 d’intervention qui sont hors service dans le bloc central et des fuites d’eau qui sont au sol. En termes de ressources humaines, nous sommes en sous-effectif au niveau des infirmiers du bloc opératoire. Nous sommes 20 au lieu des 34 nécessaires. Il y a eu des audits, des rapports, des événements indésirables, des grèves, des courriers, des débrayages, tous corps de métier, le CHSCT a fait un signalement pour danger grave et imminent.
Anémone, Infirmière du bloc opératoire
Des travaux entrepris
La direction, elle, se veut rassurante, grâce au maillage avec les autres hôpitaux du territoire, il n’y a pas de rupture d’activité. En outre, elle a reçu les agents hier, pour présenter une feuille de route : des travaux d’urgence vont démarrer dès la semaine prochaine. Ensuite, il y aura une 2ème phase, avec le changement des sols, puis une 3ème avec la pose de surtoits.
La vétusté, l’ancienneté et le vieillissement des locaux du fait de la climatologie sont responsables. Nous avons un bâtiment livré au début des années 90, il a très mal vécu l’outrage des ans. Et puis, la pandémie Covid a fortement impacté notre capacité de déploiement. Dès le début de cette crise, nous avons bénéficié des installations SSPI du bloc opératoire pour installer des lits de réanimation. Nous n’avons pas assez d’infirmiers de bloc opératoire, nous avons un problème au recrutement. Dès la semaine prochaine on va s’attaquer aux problèmes d’étanchéité, de fuite et de joints. On va également programmer à la fin du mois, un changement de sols. C’est une opération très délicate. Nous aurons également la mise en place de surtoitures. La livraison est prévue en juillet.
Christophe Robert directeur du CHC
Des opérations reportées, des patients déroutés vers Kourou et des cliniques privées de Cayenne, les conséquences de la vétusté de ce pôle stratégique du CHC, sont graves. A l'hôpital, la qualité de la prise en charge des patients et l'hygiène des locaux ou des matériels utilisés est encore plus importante qu'ailleurs.