Centre Hospitalier Universitaire de Guyane: objectif 2025

Le 3ème séminaire sur le projet de création du CHU en Guyane s'est tenu le vendredi 12 janvier 2024 à l'Hôtel de la Collectivité Territoriale.
Conjuguer les énergies, sensibiliser, élargir le cercle des acteurs de la santé impliqués dans la réflexion sur le futur CHRU de Guyane, c’est tout l’enjeu de la démarche des travaux et séminaires organisés par la CTG depuis des mois. Le dernier séminaire a eu lieu en fin de semaine dernière. Le but était de faire un point d’étape, des travaux complémentaires à ceux du comité de pilotage co-présidé par la CTG et l’ARS. L’autre ambition avouée de la collectivité est de renforcer le réseau de professionnels guyanais susceptibles d’enrichir le projet de CHRU.

La Guyane a plus d’atouts qu’elle ne veut bien l’admettre dans le domaine de la santé. Le territoire s’affirme de plus en plus comme un hub en matière de recherche estime le professeur en réanimation Hatem Kallel qui exerce au Centre Hospitalier de Cayenne.
Et ce projet de création d'un CHRU, Centre Hospitalier Régional Universitaire, occupe une large place dans son agenda.

Le CHU c'est 3 piliers: le soin, la recherche et l'enseignement. Et ces 3 parcours avancent de façon totalement parallèle

Hatem Kallel - Professeur des Universités - Praticien Hospitalier au Centre Hospitalier de Cayenne

Présidé par Patricia Saïd, 4ème vice-présidente déléguée à la santé et à la solidarité, le séminaire a réuni plusieurs acteurs de la santé sur le territoire. Il portait sur la thématique « Que veut dire débuter un CHU en 2025 ? Qu’entend-on par débuter le dispositif CHU en 2025 ? »


La recherche, un des piliers pour la création d’un Centre Hospitalier Universitaire

« Nous avons de bonnes bases » assure également la chercheuse au CNRS Erika Cosset du centre en cancérologie de Lyon. Elle apporte sa pierre aujourd’hui à la réflexion sur le CHU, à l'instar de Laëtitia Lecante, chercheuse à l’Université d’Aberdeen au Royaume-Uni.Toutes les deux étaient invitées à participer au séminaire par la Collectivité Territoriale.
Peut-on inciter d’autres compétences guyanaises à s’impliquer ? Sans aucun doute selon Erika Cosset, mais il faut pour cela procéder par étape souligne-t-elle. 

Dans un premier temps, il faut recenser les forces en présence. Qui sont ces jeunes qui sont déjà partis et que l'on ne connait pas? Qui sont les forces vives de la Guyane qui travaillent à l'extérieur du territoire? Et puis dans un second temps, il faut rassembler ces personnes, commencer la discussion et commencer la construction. 

Erika Cosset - chercheuse CNRS au Centre de recherche en cancérologie de Lyon

Laëtitia Lecante, chercheuse à l’Université d’Aberdeen au Royaume-Uni

Si il est vrai qu'un retour au pays n'est pas obligatoire pour contribuer au projet global, certains professionnels de santé font tout de même le choix de sauter le pas.
C'est le cas d'Anémone De Neef. 
Déterminée, cette medecin anesthésiste au CHC et par ailleurs mère de trois enfants, est rentrée de Belgique avec toute sa famille il y a 4 mois. Quand elle imagine le futur CHU, la construction à termes d’un établissement flambant neuf est, pour elle, une évidence.

Le CHU doit émerger ailleurs que là où l'on envisage de le faire actuellement, c'est à dire au Centre Hospitalier de Cayenne. Ce serait faire du rafistolage...mettre des pansements sur une jambe de bois. Nous nous devons d'être avant-gardistes, d'être à la pointe

Anémone De Neef - médecin anesthésiste au Centre Hospitalier de Cayenne

Les participants se sont penchés, entre autres, sur la synthèse des ateliers (recherche/formation/soins) ainsi que sur la présentation des étapes de la construction d’un CHU à partir d’un établissement neuf ou déjà existant.

Les échanges vont se poursuivre au travers des différents ateliers mis en place sur les thèmes du soin, de la formation ou encore de la recherche.
En parallèle, le travail pour étoffer toujours plus le réseau et créer une dynamique vertueuse , n’en est lui qu’à ses débuts.