La place des amandiers ancienne place des amoureux, devenue de nouveau le terrain de conflit entre la mairie de Cayenne et l'État. En l'espace de deux mois, près de 200 nouveaux migrants ont transformé le paysage.
Les anciens riverains doivent lutter pour préserver l'espace de jeu qu'ils utilisent régulièrement depuis des décennies. Ils font preuve d'un certain fatalisme.
Des épidémies de gale et de gastro-entérite
La maire de Cayenne est venue constater avec son équipe l'état de la place. Les rochers qui entourent les espaces verts sont jonchés de barquettes et canettes... Les conditions de vie ici sont extrêmement préoccupantes. Les familles viennent de Syrie, d'Afghanistan, d'Iran, du Maroc, de la Tunisie et d’ailleurs. Tous vivent sous les tentes, jour et nuit, au bon vouloir des éléments et des maladies comme le souligne Patrick Johannes, Directeur général adjoint à la sécurité prévention et tranquillité publique :
"Nous avons deux épidémies en cours qui ont été constatées par l'ARS, une épidémie de gale et une épidémie de gastro-entérite..."
Proche de la place il y a un sanitaire public extérieur, régulièrement détérioré, régulièrement réparé par la mairie. Mais aujourd'hui il est hors service. Un migrant témoigne du manque d'hygiène élémentaire sur ce site :
"Sur la place ici, pas de toilettes. Sur la place des palmistes après 12h il n'y a plus d'eau."
Plusieurs centres existent pour héberger les demandeurs d'asile comme à Galmot, à la verdure où dans des chambres d'hôtels. Tous sont saturés.
"Personne n'a envie de rester ici. Nous aimerions être dans un meilleur endroit, plus adapté. Avoir accès à l'eau. Avoir accès aux toilettes. Pouvoir répondre à nos besoins sanitaires. Parce qu'ici il y a beaucoup de problèmes."
Pour la maire de Cayenne, Sandra Trochimara, la situation doit être prise en main, quitte à mettre une nouvelle fois l'État au pied du mur :
"À un moment, il faut prendre ses responsabilités et je vais prendre les miennes dans les jours à venir !"
Depuis les premières arrivées de migrants venus des pays arabes en 2020, les demandes d'asile sont en augmentation constante. Le taux d'acceptation des dossiers lui aussi évolue avec le profil des demandeurs.
L'absence de structures adaptées risque de condamner la place des Amandiers à jouer un nouveau rôle.