Le collectif Or de question et les associations membres s’interrogent. Mercredi, la commission des mines a rendu un avis favorable concernant le nouveau projet industriel de la compagnie minière Espérance. Le collectif repart en guerre.
Clotilde Séraphins George/MCT •
La Guyane qui dit NON à la mine industrielle a décidément bien du mal à se faire entendre. Mercredi, la commission des mines a rendu un avis favorable concernant le nouveau projet industriel de la compagnie minière Espérance. Le collectif Or de question et les associations membres s’interrogent et repartent en guerre. Première étape cette fois encore : informer le grand public.
Un avis favorable
C’est une année décidément bien particulière nous livre le collectif Or de question amené à alerter ce 1er mai sur une décision qu’il dit ne pas comprendre : l’avis favorable de la commission des mines s’agissant du nouveau projet industriel de la compagnie minière Espérance et de la multinationale Newmont. Ce projet, entre les communes d’Apatou et Grand-Santi est celui d’un opérateur minier bientôt devant le tribunal correctionnel pour pollution.
Yvane Goua porte-parole de Trop violans, membre de Or de question s'indigne :
"C'est un projet identique au projet de la Montagne d'or : un trou de 300 mètres de profondeur, 1,5 km de longueur, en 2025, ils ont déjà prévu d'extraire 65 tonnes d'or..."
Interdire le cyanure
Carole Ostorero jointe par téléphone préfère se donner le temps de la réflexion avant de réagir. Ce qui est clair pour le collectif, c’est qu’au regard des questions environnementales, les premières interdictions devraient porter sur les mines industrielles et l’utilisation du cyanure.
Michel Dubouille secrétaire régional Europe Ecologie
Michel Dubouille secrétaire régional de Guyane écologie et porte-parole de Or de question précise :
"Il suffit que la France s'aligne sur deux décisions prises par le Parlement européen d'interdire le mercure. Les grandes entreprises d'extraction d'or ne viendraient pas en Guyane".
Le collectif qui après Cambior/I am Gold, Rexma et Montagne d’or repart en croisade et se dit plus fort et plus déterminé encore.
Le reportage de Clotilde Séraphins George et Yves Robin :
« REPONSE DE LA COMPAGNIE MINIERE ESPERANCE (CME) A L’ARTICLE INTITULE « Le Collectif Or de question dénonce le projet minier Espérance, un nouveau projet de mine industrielle »
Cet article appelle les observations suivantes de la part de la Compagnie Minière Espérance (CME) :
entre 1991 et 2012, la CME a mené des travaux de recherche et d’exploitation sur la mine Espérance dans le cadre d’un permis d’exploitation intégrant les travaux miniers (PEX) octroyé avant le décret du 6 mars 2001, ce dont il résulte que la CME n’avait pas à solliciter d’autorisation d’ouverture de travaux miniers (AOTM) ;
dans le cadre de sa demande d’octroi d’une concession sur cette mine, la CME a, en 2009 et 2010, formé des demandes d’autorisation de travaux miniers (AOTM) et d’exploiter des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui n’ont pas été instruites ;
pour cette raison notamment, la CME a cessé l’essentiel de ses travaux d’exploitation sur la mine Espérance depuis 2010 et elle conduit depuis lors des travaux d’exploration des gisements miniers situés sur certaines zones de la concession et du permis exclusif de recherche (PER). Conformément à la réglementation applicable, ces recherches ont fait l’objet de déclarations d’ouverture de travaux miniers (DOTM) pour lesquelles des certificats de non-opposition ont été délivrés ;
depuis 2008, la CME conduit sur les autres zones du site anciennement exploitées différents travaux de gestion des eaux, de réhabilitation et de revégétalisation conformément à des protocoles de remise en état élaborés en collaboration avec des bureaux d’études spécialisés. Ont notamment été accomplis des travaux de fertilisation des sols par l’utilisation d’espèces arborées fixatrices d’azote, de lutte contre l’érosion à l’aide de graminées et de stabilisation des terrains grâce aux techniques de génie végétal ;
dans le cadre de la demande de renouvellement de la concession Espérance, octroyée pour la première fois en 2012, la CME a pris l’initiative de solliciter une Inspection des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Conformément aux prescriptions des inspecteurs ICPE, la CME a procédé à une identification des installations classées et évacue les ferrailles et produits obsolètes du site ;
la demande de renouvellement et d’extension de la concession Espérance en cours d’instruction est conforme à la réglementation minière et au code de l’environnement, ainsi qu’en attestent les différents avis favorables délivrés par les services de l’Etat ;
dans le cadre de ses travaux de recherche, la CME a mis en évidence la présence potentielle d’un gisement minier de classe mondiale, ce qui a conduit à un partenariat avec l’entreprise Newmont ;
ce projet de mine primaire dit « Espérance » pourra avoir de formidables retombées économiques et sociales pour la Guyane. En effet, il devrait permettre de faire émerger une industrie minière exemplaire, de créer de nombreux emplois et de participer au développement d’infrastructures respectueuses de l’environnement ;
il est précisé que le mercure ne sera évidemment pas utilisé, que le périmètre d’exploitation du projet « Espérance » sera bien inférieur à celui de Marseille et que les habitations sont très éloignées de la concession ;
la phase d’exploitation du projet « Espérance » est encore au stade d’étude et ne débutera en tout état de cause pas avant plusieurs années. Elle fera l’objet, le moment venu, de demandes d’autorisation de travaux miniers incluant notamment la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement et une enquête publique. La CME veillera à mettre en œuvre une exploitation ayant l’impact le plus faible possible sur l’environnement et la biodiversité ;
enfin, ni la société CME, ni ses dirigeants n’ont été cités à comparaître devant le Tribunal correctionnel. La société Gold’or, avec laquelle la société CME n’entretient pas de lien direct, a été citée devant le Tribunal pour des faits reprochés non pas à ses dirigeants mais à l’un de ses salariés. »