Face au numérique le livre reste en bonne position en Guyane

La Guyane conserve ses lecteurs et acheteurs de livres, c'est ce qu'affirme Frédéric Dumas, libraire à Cayenne et Rémire-Montjoly. L'offre de la diversité littéraire permet de garder une clientèle exigente mais fidèle. 
Une bonne nouvelle pour le marché de l'édition, le livre serait d'une manière générale, le produit qui résiste le mieux parmi toutes les offres culturelles malgré une concurrence féroce du multimedia. Le livre serait encore essentiel sur la table de nuit même si là dessus, tout le monde ne partage pas le même optimisme.
... Nous ne vendons quasiment plus de liseuses numériques... déclare Frédéric Dumas, libraire en Guyane ... nous restons pour le livre sur la même évolution que dans l'hexagone de 2 à 3% par an.


Faire perdurer les librairies

Parmi les causes d'un éventel abandon du livre s'ajouterait ,dans le cas spécifique de la Guyane, un abandon des commerçants du centre du chef lieu Cayenne qui compte, pour peu de temps encore 4 librairies. Mais l'une d'entre elles va fermer, changer d'enseigne et s'installer à Matoury au centre commercial Family Plaza. La désertification de Cayenne change les habitudes des potentiels lecteurs les moins mobiles surtout. La résistance s'effectue malgré tout. Grâce aux établissements scolaires où il y existe un bassin de clientèle qui s'approvisionne en livres scolaire et par l'offre de lecture très variée qui ramènent des amoureux de la bande dessinée, de mangas par exemple, au delà d'une littérature plus généraliste.


La diversité de l'offre incontournable pour satisfaire les lecteurs

Sur les ventes de livres d'une manière général, Frédéric Dumas ne se plaint pas. Il y a des hauts et des bas mais après 15 ans d'existence, il maintient une activité plutôt croissante... il a fallu se réorganiser, pour lutter d'une autre manière contre la grande distribution, les grandes surfaces qui voulaient investir le monde du livre... elles sont maintenant stabilisées en faisant du tout venant mais pas des fonds... ce sont ces fonds qui nous permettent de résister...
Le développement personnel, le religieux, la bande dessinée, le polar, le scolaire, l'éducation, la pédagogie créent la richesse des fonds chez tous les libraires. De plus, en Guyane, la composante multiculturelle se ressent dans la consommation livresque.


Une littérature locale qui se renouvelle

Sur le plan local, il n'y a pas une explosion des productions littéraires, elles sont plus où moins équivalentes depuis des décennies. Cependant, un auteur comme Colin Niel et sa série de livres sur la Guyane dont "La Guyane du Capitaine Anato" avec le photographe Karl Joseph, édité nationalement contribue à enrichir un lectorat guyanais. "Nuit d'épine" de Christiane Taubira qui vend sur son nom, a aussi été plébiscitée cette année 2019. Localement, l'éditeur Plume Verte spécialisé en littérature jeunesse a réalisé un carton avec "Mon nom est Copena" de Marie George Thébia. Cela donne un plus à l'édition guyanaise qui gagne une nouvelle clientèle jeunesse. Les ouvrages de Pierre Stéphenson maintiennent aussi un lectorat local attaché à des valeurs patrimoniales. Il faut espérer qu'avec le rachat de la maison d'édition Ibis Rouge par Orphie les auteurs soient plus nombreux à être édités.