Depuis ce matin, une grève du personnel de l’association EBENE est en cours. Les grévistes s’opposent à l’obligation vaccinale et bloquent l’accès à l’ESAT et au centre médico-social. Ces soignants font partie d’une minorité de professionnels de la santé opposés à la mesure, puisqu’aujourd’hui, 86,4% des professionnels de la santé, en Guyane, sont vaccinés. Les autres recevront une lettre de suspension dans les prochains jours.
Une grève pour dire non au vaccin
Très tôt ce matin, à Cayenne, une dizaine d’opposants à l’obligation vaccinale a bloqué l’accès à deux établissements de l’association EBENE: le centre médico-social (service de soins infirmiers à domicile) et l’Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT). Résultat, la circulation est paralysée du côté de l’ESAT et les usagers, 80 personnes en situation de handicap, ont été renvoyées chez elles. Le service ne se fera pas. Les soignants du centre médico-social, eux, peuvent difficilement se rendre auprès des personnes âgées et en situation de handicap dont ils s’occupent. Alex Fleret, président de l’association EBENE, a été informé du mouvement de grève dans la matinée. Il définit les grévistes comme une « très faible minorité » qui s’impose, il ne comprend pas le mouvement de grève. Selon lui, aucun n’avis de grève n’a été déposé. Il affirme que la direction de l’association EBENE n’est pas fermée au dialogue.
Nous avons un comité d’entreprise avec qui nous discutons régulièrement. Les directeurs des différents établissements ont fait de la pédagogie, les ressources humaines ont fait plusieurs notes de service pour expliquer les dispositions que nous allons mettre en plus mais aussi des dispositions particulières par rapport au statut des uns et des autres (vaccinés, opposants, cas particuliers). Aucune pression n’a été exercée, tout le monde est libre de faire ce qu’il veut et de gérer sa situation. »
En Guyane, une grande majorité
des professionnels est vaccinée
A ce jour, en Guyane, 86,4% des professionnels de la santé se sont pliés à l’obligation vaccinale, selon les chiffres délivrés ce 3 novembre par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Ce pourcentage représente six professionnels sur sept. Clara de Bort, directrice de l’ARS, estime que « les contrôles pédagogiques ont fait leur effet, puisque les choses progressent rapidement ». Elle ajoute : « L’augmentation n’est pas seulement le fait des agents qui se font contrôler. On constate aussi, lorsque certaines personnes qui n’avaient rien transmis sont contrôlées, qu’elles sont en conformité depuis le mois de juin ». Et de poursuivre : « Certains transmettent à la dernière minute leur justificatif. »
D’un établissement de santé à un autre, le taux de professionnels vaccinés varie : 95% du personnel de Rainbow Santé Guyane est en conformité avec l’obligation vaccinale, il s’agit du lieu où l’obligation vaccinale est la plus respectée. A l’Artig (Association pour le Traitement de l’Insuffisance Rénale en Guyane), ils sont 94% contre 62% à Saint-Paul, 61% au Centre Hospitalier de Cayenne, 54% au CHOG, 53% à Saint-Adrien et 50% Saint-Gabriel. Au Centre Hospitalier de Kourou, les professionnels de santé vaccinés sont une minorité : ils représentent 47,84% du personnel concerné par la mesure. Notez que 193 des 200 ambulanciers et 8 taxis conventionnés sur 55 ont envoyé leurs justificatifs à l’ARS.
👩⚕️🧑⚕️Point sur l’obligation vaccinale des professionnels de santé libéraux en #Guyane
— ARS GUYANE (@ars_guyane) November 3, 2021
📆au 3 Novembre pic.twitter.com/fpAzJTAPBg
Une première vague de suspensions en cours
En ce qui concerne les professionnels non-conformes à l’obligation vaccinale, plusieurs d’entre eux recevront une lettre de suspension dans les jours à venir. C’est notamment le cas de 7 ambulanciers, 8 agents de Rainbow Santé et une interne du CHOG non-conformes à la mesure. Quant aux 47 taxis qui n’ont présenté aucun justificatif, un courrier leur a été envoyé dans la semaine du 25 octobre. Ils devront transmettre un justificatif avant le 15 novembre, faute de quoi ils recevront un autre courrier de la CGSS annonçant, cette fois, leur déconventionnement provisoire au 1er décembre.
Du côté des étudiants en santé, 25 courriers de suspension ont été envoyé ce mardi 2 novembre. Les étudiants suspendus pour non-conformité à l’obligation vaccinale ne pourront ni poursuivre leur formation, ni entamer de stage et ni même se présenter aux examens. Enfin, une suspicion de faux justificatif a également été pointée du doigt par l’ARS. Elle concernerait un professionnel libéral. Une enquête a été menée auprès du médecin à l’origine du document et le dossier sera transmis au procureur de la République.