L'UTG, Trop Violans, le MDES et le Komite Drapo attaquent l'Etat au tribunal administratif sur la crise du coronavirus

Après la Guadeloupe et la Martinique, le tribunal administratif de Cayenne a été saisi le 1er avril d'un référé liberté au sujet de la crise sanitaire. 
L'Union des Travailleurs Guyanais (UTG), l'association Trop Violans, le Mouvement de Décolonisation et d'Emancipation Sociale (MDES) et le Komité Drapo demandent au préfet, à l'ARS et aux trois hôpitaux publics de Guyane une augmentation considérable des mesures de protection et d'accompagnement de la population guyanaise face au risque épidémique.


Fournir des tests et le traitement par l'hydroxychloroquine et l'azythromycine pour l'ensemble de la popualtion

Les requérants demandent d'abord au juge des référés du tribunal administratif de la Guyane d'enjoindre aux trois centres hospitaliers de la Guyane et à l'ARS de commander "les doses nécessaires au traitement de l'épidémie de Covid-19 par l'hydroxychloroquine et l'azythromycine, comme défini par l'IHU Méditerranée infection, et des tests de dépistage" (…) "en nombre suffisant pour couvrir les besoins présents et à venir de la population guyanaise", dans le cadre du décret n°2020-314 du 25 mars 2020, précise le mémoire déposé ce mercredi au tribunal.  Il est également demandé "la mise à disposition" de ces traitements pour les patients "dans les établissements de santé", de même que " des tests de dépistage, de gel hydroalcoolique, des masques et gans de protection" pour les patients et le personnel de ces établissements.


Une demande de mise à disposition pour tous de gel, gants et masques dans les pharmacies

L'UTG, Trop Violans, le MDES et le Komité Drapo demandent également au juge d'ordonner à l'Agence Régionale de Santé de commander ces tests de dépistage, gels, masques et gants de protection pour les "médecins libéraux, les forces de l'ordre, les sapeurs-pompiers, les ambulanciers, les personnels des EPHAD et l'ensemble de la population de la Guyane, et donc en nombre suffisant pour couvrir les besoins présents et à venir". Les requérants demandent à ce que le gel, les gants et masques soient  mis à la disposition du public dans les pharmacies. Pour le gel, ils réclament que l'on "favorise la production locale par des autorisations à produire". Autre revendication : permettre "de toute urgence" à des "médecins caribéens et notamment cubains de venir renforcer le personnel soignant" des trois hôpitaux du territoire.  Pour les communes de l'intérieur, les requérants demandent "la mise en place de toute urgence d'un dispositif exceptionnel" (…) "avec toutes mesures, tant préventives que curatives", y compris "la mise à disposition permanente du porte hélicoptères", allusion aux moyens en cours de déploiement par la marine dans les outre-mer (dont un porte-hélicoptère envoyé en renfort, qui doit être plutôt basé aux Antilles).


Contrôle strict et quatorzaine dans un lieu précis pour les personnes entrant sur le territoire

Les quatre demandeurs réclament aussi que le juge des référés enjoigne au préfet "d'imposer le port du masque et de gants dans les lieux recevant du public" et "pour les personnes autorisées à circuler à titre dérogatoire." Ils demandent aussi "un contrôle strict de toute personne entrant sur le territoire" : "dépistage systématique", "confinement et mise en quatorzaine dans un lieu précis de ces personnes quelque soient les résultats de leurs tests" (…) "avec obligation d'y rester, et un contrôle journalier de la présence de ces personnes dans ce lieu," séjour confiné qui serait suivi d'une quarantaine en cas de test positif. 


Une ordonnance du juge attendue vendredi matin au plus tard

Conformément à la loi, le juge des référés du tribunal administratif a 48 heures pour statuer. La requête ayant été déposée ce mercredi matin, l'ordonnance du juge est attendue vendredi matin au plus tard. Etant donné les circonstances exceptionnelles et l'ordonnance régissant du 25 mars régissant la justice pendant la crise sanitaire, le juge peut statuer sans qu'il y ait d'audience.  Saisi par le syndicat UGTG en Guadeloupe, le juge des référés du tribunal administratif de Basse Terre a rendu son ordonnance le samedi 28 mars. Il enjoint l'ARS et le CHU de Pointe à Pitre de "commander des tests de dépistage du Covid-19 et des doses nécessaires à son traitement par l'hydroxychloroquine et l'azithromycine en quantités suffisantes pour répondre aux besoins de la population".  
Enfin, les requérants demandent au juge "d'assortir leurs injonctions d'une astreinte de cinquante mille euros par jour de retard à compter du prononcé de l'ordonnance".

En Martinique, un référé liberté du même type était examiné le 1er avril en audience par le juge des référés du tribunal administratif de Schoelcher. La décision devrait être signifiée ce mercredi aux requérants, dont l'Assopamar, l'Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais.