La démolition du squat Terca a commencé à Cayenne

La démolition du squat de Terca a commencé à Cayenne.
Ce jeudi 28 novembre, la démolition du squat Terca a commencé à Cayenne. Les forces de l’ordre ont bouclé le secteur. Une cinquantaine de familles vivent dans ce squat, soit entre 200 et 300 personnes. Plusieurs d’entre elles ont quitté les lieux dès hier.

Les forces de l’ordre bouclent le secteur. Impossible d'avoir accès au site. Ce jeudi 28 novembre, la démolition du squat Terca a commencé à Cayenne.

"Beaucoup de personnes sont déjà parties depuis hier", explique Micmase Loubin, présidente du RAHG, le Réseau des Acteurs Haïtiens de Guyane. Elle espérait "que cela se fasse de manière digne et que ces personnes ne soient pas bousculées ce matin lors de la démolition du squat".

La démolition du squat de Terca a commencé à Cayenne.

Une cinquantaine de familles

Une cinquantaine de familles vivent dans ce squat, soit entre 200 et 300 personnes. Hier, certaines se sont empressées de quitter les lieux avec leurs effets personnels.

Regardez le reportage réalisé mercredi 27 novembre :

La démolition du squat Terca à Cayenne

Luis Bento a chargé des plaques de tôles sur ses bras. En quelques jours, il a démonté sa maison. "Ils ont dit qu’ils viendraient le 28 novembre, explique Luis Bento, habitant. On n’a pas eu beaucoup de temps pour tout ramasser, mais tout ce qu’on peut on le ramène". La situation est critique pour lui, sa femme et leurs huit enfants qui habitent ce squat depuis plus de cinq ans.

Le squat de Terca à la veille de sa démolition.

Une solution de relogement inadaptée

Une solution de relogement leur a été proposée, mais seulement pour trois de leurs enfants mineurs. "Je ne veux pas de leur appartement (…) j’ai un bébé d’à peine un an qui ne pourrait pas venir avec moi, explique Claudiane, la femme de Luis. Je ne suis pas un chien qui abandonne ses enfants à la merci de la rue".

Le squat de Terca à la veille de sa démolition.

D’autres solutions provisoires ou pérennes

Sur la cinquantaine de familles qui vit ici, certaines sont en situation régulière, d’autres sont réfugiées politiques. Seules ces dernières pourront bénéficier d’une solution pérenne de relogement. Pour les autres, le temps de prise en charge est limité à huit jours.

"Une action de démolition précipitée"

Pour l’association, la Caravane Solidaire qui accompagne ses habitants, cette action de démolition est précipitée. "On a demandé une prolongation pour donner le temps aux habitants de faire le nécessaire, mais malheureusement ils ont refusé en raison de l’arrivée de la saison des pluies", explique Esther Malivert, membre de l’association La Caravane Solidaire.

Le squat de Terca à la veille de sa démolition.

Vers d’autres squats ?

D’ici quelques jours, ces familles devront retrouver des solutions de relogement pour ne pas vivre dans la rue.

"Il faudrait que ces personnes trouvent un logement pour ne pas retourner dans les squats, prévient Micmase Loubin, présidente du RAHG, le Réseau des Acteurs Haïtiens de Guyan. Malheureusement, on sait qu’elles vont y retourner"."Quand un squat est détruit, les gens vont dans un autre, car ils n’ont pas d’autres alternatives", conclut-elle.