Lundi dernier, Mont-Lucas, a encore été le théâtre de scènes de violence urbaine. Poubelles brûlées, jets de pierres, pompiers et forces de l’ordre tenus à distance…La population de cette cité située à la périphérie de Cayenne a considérablement augmenté depuis sa construction. En 10 ans, les actes de délinquance se sont développés dans ce quartier populaire du sud-ouest de Cayenne. Désabusés, certains habitants vivent calfeutrés dans leur appartement.
Inactivité des jeunes
Sur la place des Roses, un groupe de jeunes.. « Posé…comme ils disent… » Marvin Goudet est un ancien de la cité. Pour ce médiateur, c’est l’inactivité qui favorise le climat d’insécurité.
Les jeunes, ils veulent du travail, déposent leur CV mais ils n’ont aucune réponse. Nous sommes vraiment délaissés. Nous sommes obligés d’aller sur le plateau pour jouer au football. Mais le soir il n’y a plus de lumière. Il faudrait mettre de la lumière.
Trop de promiscuité
Des portes qui se ferment et des infrastructures jugées moribondes. Construits dans les années 90, près de 650 logements sociaux sont sortis de terre. En 1999, ils étaient 1353 résidents. En 2015, la population a été multipliée par 4, 5372 habitants. Crèche, auto-école, coiffeur tout un pôle économique s’est développé dans la cité. Répartis sur 3 sites, certains bâtiments ont très mal vieilli. La concentration des logements serait aujourd’hui un frein au mieux vivre ensemble…selon ce représentant des locataires.
Les habitants qui vivent ici ne se sentent pas chez eux. La promiscuité des bâtiments engendre de la colère et de la frustration. A mon avis, il faudrait les raser pour faire une ouverture.
Une cité attachante
Malgré l’insécurité, des résidents restent attachés à cette cité. Cornelia Birba, par exemple, vit…ici depuis 21 ans. A l’époque, elle a eu un coup de cœur pour les allées arborées et les appartements bien dimensionnés.
Je ne peux pas dire que c’est pire ou mieux.. Maintenant on ne vit plus comme avant. Il n’y a pas de bon voisinage, il n’y a plus d’amis dans le quartier. Mais je ne partirais pas, je me sens bien ici.
Le mieux-vivre ensemble
Le docteur Jewad Bensalah est lui installé depuis 7 ans. Quand il n’est pas avec ses patients, ce radiologue s’investit dans la vie du quartier avec son association.
C’est sur que cette place, là où nous avons le siège de notre association que nous nous voulons faire une zone wifi free pour les jeunes. Cela permettrait de générer une activité sociale sur cette place qu’elle soit une zone d’échange et de convivialité pour toutes les personnes qui vivent à Mont-Lucas
Mont-Lucas comme d’autres quartiers populaires de Cayenne doit trouver…un nouvel équilibre entre rénovation, cohésion, emploi et sécurité. Un pari pour l’avenir.