Sa violence, mon combat : un séminaire pour apprendre à gérer les violences faites aux femmes

Dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, l’APEIG a organisé un séminaire destiné aux conseillers. L’objectif : les aider à savoir quand et comment ils doivent intervenir.
Comment reconnaître les signes chez une femme victime de violence ? Comment l’accompagner pour l’aider à se sortir de cette spirale ? Dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, l’association pour l’emploi et l’insertion en Guyane (APEIG) a organisé un séminaire destiné aux conseillers en insertion professionnelle. L’objectif : les aider à savoir quand et comment ils doivent intervenir face à une situation de violence. Ils étaient une douzaine de professionnels de l’Île de Cayenne à participer à cet événement, à la maison d’insertion, de la solidarité et de l’emploi (MISE) de Matoury.


Instaurer le dialogue

Eliska Sherly au premier pan
 

.« Dès que je suis rentrée dans le métier, j’ai eu à faire à une femme qui subissait des coups de la part de son conjoint et cela durait depuis des années. Toute nouvelle dans le métier, on ne sait pas jusqu’où on peut aller, jusqu’où on peut aider cette personne-là. »

Elisca Sherly conseillère en insertion sociale et professionnelle à la régie de quartier de Rémire-Montjoly.


A l’image d’Elisca Sherly au quotidien, les conseillers en insertion professionnelle sont au plus près des familles qu’ils prennent en charge. Tout en gardant la distance nécessaire, ils sont les témoins privilégiés, les confidents mêmes, de situations parfois complexes.

« C’est très aléatoire. Il faut le détecter et après il faut instaurer une relation de confiance pour que les personnes puissent venir en parler et là c’est vraiment difficile.

Elisca Sherly conseillère en insertion sociale et professionnelle à la régie de quartier de Rémire-Montjoly.


Des specialistes nécessaires

Pour ces professionnels de l’emploi, il est malaisé de savoir comment réagir et surtout agir face à des cas de violence psychologique et physique qui sortent de leurs compétences premières.
L’intervention de spécialistes, telles une psychologue, une référente de l’association l’Arbre Fromager ou encore une avocate permet de mieux connaître les dispositifs adaptés.

« L’idée c’est d’apporter le cadre juridique au volet associatif et de montrer que le Barreau de la Guyane est soucieux de l’intérêt des victimes des violences conjugales et accompagne ces victimes notamment dans le cadre des permanences des victimes pour les dossiers d’aide juridictionnelle, la protection juridique, pour vraiment faire en sorte que ces femmes soient soutenues et assistées d’un conseil..»

Saphia Benhamida avocate, spécialiste du droit de la famille


Des témoignages

Organisé à l’initiative de l’ l’Association Pour l’Emploi et l’Insertion en Guyane (APEIG), ce séminaire d’une journée a aussi permis à des victimes de témoigner de leur calvaire.
Edith Bureau
 

«Ce sont des femmes qui ont envie de s’en sortir. Et la plupart des femmes qui nous avons entendu ce matin sont des femmes qui ont un certain niveau d’étude. Ce matin on a eu quelqu’un qui avait un master 2 ».

Edith Bureau coordinatrice de parcours à l’Association Pour l’Emploi et l’Insertion en Guyane (APEIG)


Les conseillers ont beaucoup échangé quant à leurs pratiques à leurs expériences. Une journée enrichissante pour chacun. D’autres séminaires de ce type consacrés à l’accompagnement des femmes victimes de violences sont d’ores et déjà programmés dans toute la Guyane.
Un reportage d’Isabel Lerouge et Martial Gritte :
Violences faites aux femmes : des conseillers à l'écoute.