Covid-19 : une campagne de vaccination de la Croix-Rouge qui tourne mal

Des faits qui n’en resteront pas là. L’Agence Régionale de Santé saisit le Procureur de la République. L’ARS réagit ainsi à l’incident qui s’est produit lundi sur un stand de vaccination délocalisé de la Croix-Rouge à la périphérie de Cayenne à Mont-Lucas.

Suite à l’incident qui s’est produit lundi matin sur un site de vaccination délocalisé de la Croix Rouge, l’Agence Régionale de Santé de Guyane réagit. Dans un communiqué de presse, l’ARS dénonce et condamne en ces termes : "Une équipe mobile de santé de la Croix-Rouge française a subi des actes d’intimidation de la part de manifestants lors d’une opération de vaccination auprès de populations vulnérables à Cayenne. Les soignants mobilisés ont dû quitter les lieux. Il s'agit d'actes inacceptables, qui tombent sous le coup de la loi. La directrice générale de l'ARS apporte son soutien plein et entier aux professionnels de santé et associations qui interviennent sur le territoire. Elle saisit ce jour le Procureur de la République."

Lundi, en effet, à la périphérie de Cayenne, à Mont Lucas. La Croix Rouge avait installé ses tentes à proximité du squat Bambou.

Plusieurs membres de La Caravane de la Liberté sont intervenus pour dénoncer une incitation à la vaccination. En présence des forces de l'ordre dépêchées sur place, des agents de la Croix-Rouge sont venus en renfort, pour démonter les tables et les tentes. L'équipe de la croix rouge était composée ce jour-là de neuf personnes (secrétaire, infirmiers, médiateur et médecin). 

La Croix-Rouge va depuis sept ans dans les quartiers informels pour faire de la prévention santé dont des dépistages de la tuberculose, du VIH …, de la prévention et maintenant, la vaccination contre la covid-19.

Si tout cela a aujourd’hui quelque chose de traumatisant pour son personnel, Olivier Morel, le responsable financier et le directeur par intérim de la Croix-Rouge Guyane dit ne pas vouloir remettre en cause le droit de manifester. Il dénonce cependant les allégations de la caravane selon laquelle les règles d'hygiène et de conservation des vaccins ne seraient pas respectées.

Lors de son intervention dans nos journaux radio ce mardi matin, il parle d’équipes fatiguées physiquement et nerveusement parce que ce type d’incident n’est pas isolé. Au village chinois le vendredi d’avant, les locaux dédiés à la vaccination étaient verrouillés et des pancartes contre la vaccination étaient apposées au mur. Un phénomène nouveau auquel les équipes ne sont pas préparées selon Olivier Morel.

Et pour lui, il n’est pas question que ces missions cessent car les offres de soin de la Croix Rouge s’adressent aux populations les plus précaires et pas seulement à Cayenne.

Il appelle ceux et celles qui le souhaitent à venir se faire vacciner et ceux et celles qui veulent en savoir plus à venir également échanger avec lui, poser les questions qu’ils souhaitent sur les mesures d’hygiène qui doivent encadrer la vaccination contre la covid-19, la chaîne du froid dont les vaccins ont besoin et toute autre information qui puisse éclairer le message "parce que l’ignorance, précise-t-il, c’est pire que tout. Ça fait dire et faire des bêtises. On est en démocratie, on a le droit de manifester, les gens ont le droit s’ils le souhaitent de venir se faire vacciner."