Education : des parents dénoncent des affectations au mépris de la carte scolaire et des vœux de leurs enfants.

Des parents d'élèves devant le rectorat de Guyane à Cayenne. Tous ont un enfant qui entre au lycée à la rentrée prochaine. Des collégiens jusqu'ici domiciliés et scolarisés à Cayenne. Ils se retrouvent affectés au lycée de Balata à Matoury, à plus de dix kilomètres de chez eux.

 

Ils étaient dès huit heures devant le rectorat mercredi matin. Des parents d'élèves qui ont terminé leur scolarité au collège Gérard Holder, anciennement collège Zéphir sur la rocade du même nom à Cayenne. Leurs voeux de filière et d'affectation, ils les ont formulés en début d'année et confirmés au second trimestre. Le souhait d'intégrer une seconde générale dans l'un des deux lycées les plus proches de leur domicile, un voeu en parfait accord avec le principe de la carte scolaire. 

Comment s'effectue cette démarche ?

Les voeux d'affectation sont formulés et confirmés, généralement par les parents, via EduConnect, un serveur unique de l'Education Nationale qui permet de suivre la scolarité de son enfant. Le conseil de classe émet ensuite un avis sur le choix de la famille qui valide ou conteste. Puis arrivent fin juin les affectations définitives émises par le SAIO Parcoursup. Il y a aussi la procédure Affelnet, affectation des élèves par le net, elle détermine l'établissement de rattachement, généralement l'établissement qui correspond aux critères renseignés par les familles. 

Dans les cas qui fachent, les affectations définitives ne correspondent pas du tout aux voeux formulés par les familles et ne semblent même pas en avoir tenu compte. Aux parents ce matin-là, la cheffe de cabinet du recteur explique que c'est une question de places. Les lycées Melkior Garré et Félix Eboué comme bien d'autres établissements de Guyane sont surpeuplés. La délégation reçue à l'écart de la presse pour une entrevue dans les locaux du rectorat n'obtient aucune garantie mais l'engagement que les dossiers des familles présentes seront étudiés et recevront une réponse en août. Pas question protestent les parents, deux mois de vacances dans une telle incertitude, ce ne sera pas vivable.

Pourquoi pas Matoury ?

Pas le lycée de Balata à Matoury pour plusieurs raisons : la distance, plus de dix kilomètres, les embouteillages nombreux et fréquents sur cet axe routier, la complexité du transport public ; et élèves et parents le reconnaissent, le quartier de Balata et l'insécurité qui fait sa triste réputation leur font peur.

Appelée à la rescousse le jour même de la mobilisation, la Fédération Autonome des Parents d'Elèves et Etudiants de Guyane se voit depuis confier des dizaines de dossiers chaque jour. La FAPEEG s'est engagée à suivre chaque dossier individuellement. Le préalable à ce suivi, le rectorat l'a rappelé, que les parents aient effectué le plus rapidement possible une demande de recours sur un formulaire dédié à cette démarche. Un recours formulé auprès du collège et qui sera transmis par le chef d'établissement au SAIO Parcoursup qui rendra une réponse en août.

Près à tout pour obtenir gain de cause 

Face à l'incertitude des jours à venir, certains parents envisagent d'interpeler la toute nouvelle équipe à la tête de la collectivité territoriale de Guyane, une équipe dont l'installation a lieu ce vendredi. Et si cela n'était pas suffisant, les parents se disent près à entreprendre une action en justice.