"La seule et l'unique", le spectacle de Cleeveland Roumillac et son personnage Tania a déjà gagné le coeur du public, à Paris et aux Antilles.
Le comédien guyanais très suivi de par le monde sur les réseaux sociaux mesure sa côte de popularité mais reste modeste et très mesuré. Se produire devant son public procure un stress particulier nous confie-t-il : "Je stresse. Je stresse parce que c'est chez moi, il y aura tous mes anciens camarades de classe, y'aura ma famille. Pour certains, c'est la première fois qu'ils vont me voir sur scène, ils me voient sur les vidéos, ils ont déjà vu des vidéos de moi sur scène sur internet mais jouer chez moi, c'est autre chose. Je pense qu'on attend beaucoup de moi. Après, ça s'est super bien passé aux Antilles. Normalement, ça devrait bien se passer mais, je stresse quand même un peu. Je voulais terminer par la Guyane. Je voulais que la dernière date soit en Guyane."
Cleeveland et Tania ne sont jamais loin l'un de l'autre et s'inspirent l'un l'autre
"Pour les gens qui me suivent, ils savent que je parle beaucoup de relations, de relations amoureuses, je donne pas mal de conseils. Donc, je vais parler de relations, d'une relation dans laquelle j'étais. Sauf que le spectacle, il est coupé en deux et à un moment donné, je me livre un peu plus au public, j'explique un peu ma situation. Enfin, je parle un peu plus de moi dans la deuxième partie du spectacle ... Tania c'est mon alter égo mais elle est plus folle que Cleeveland, Tania se libère un peu plus. Cleeveland est plutôt calme et posé."
Spectacle sous protocole anti-covid strict
Reportée à deux reprises en raison de la crise sanitaire, "La seule et l'unique" est enfin en représentation. Pourtant, comme en France, la loi n'a pas encore été votée mais déjà, les mesures annoncées par le président de la République sont-elles mises en application. Ainsi faudra-t-il le pass sanitaire pour accéder au spectacle.
"Il est vrai que c'est embettant, quelques personnes ont en effet demandé à être remboursées mais ça ne devrait pas impacter le spectacle. De toutes façons, je pense que ça sera comme ça pour d'autres évènements également. Donc, c'est clair que c'est chiant, c'est embetant, surtout que les gens se disent que j'ai fait un spectacle aux Antilles où il n'y avait pas besoin de pass sanitaire et là, pour la Guyane, malheureusement, ils ont besoin d'un pass sanitaire. On ne peut pas faire autrement pour l'instant, on est content qu'il (le préfet de région) ait autorisé le spectacle. Moi, je m'y attendais."
Les réseaux et la scène, deux mondes entièrement à part mais complémentaires
Cleeveland, 26 ans, vit à Paris. Influenceur, comédien aujourd'hui, il a grandi avec son petit frère à Cayenne où il est allé à l'école. Détenteur d'une licence de portugais acquise en France, il a d'abord été professeur des écoles avant de faire le choix de vivre de sa passion et de son art.
"Déjà, j'ai accepté la scène parce que j'avais des problèmes de timidité, j'avais du mal à m'exprimer en public. J'avais accepté de faire de la scène, de base, pour m'aider à la fac, pour les exposés. C'est vrai que c'est pas pareil parce que la vidéo, on peut recommencer, s'arrêter, après on coupe au montage, tout va bien. Sauf que sur scène, on vous attend, on regarde, y'a de la répartie, y'a des gens qui interviennent surtout dans mes représentations vu que je joue beaucoup avec le public, c'est vrai que c'est pas pareil, c'est un autre exercice. J'aime. Sur les réseaux, on voit les commentaires, j'ai une communauté super engagée. Sur scène, c'est autre chose. Quand j'arrive sur scène et que les gens crient, les gens sont contents, ils réagissent, ça leur fait plaisir de me voir en vrai. Je rencontre aussi mon public, on fait des photos après. C'est vraiment super. Il y a quelques années, je n'aurais pas dit ça, je pense que j'aurais choisi les réseaux parce que je ne voulais vraiment pas faire de scène. Mais aujourd'hui, les deux me plaisent."
Un travail à quatre mains et deux têtes
"Oui alors Maldone ... Moi j'écris, j'écris beaucoup, j'ai pas mal d'idées donc je lui propose et après, lui, il me dit bon je pense que tu devrais dire ça comme ça ou comme ça ... Et à chaque fois, il me donne des petites astuces qui marchent sur scène parce que du coup, lui il est là. Enfin quand il voit le public réagir à certaines anecdotes ou autre, il me dit ben là, tu devrais dire ça comme ça ou comme ca."
Une heure et quart de spectacle dans la salle du Zéphir à Cayenne où le rire sera immanquablement au rendez-vous. Cleeveland dit avoir hâte de rencontrer son public. Un public qui l'attend également. Gageons donc qu'après autant d'attente, le plaisir de la rencontre sera à son paroxisme.